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Cindy Bruna, top model, brise le tabou des violences domestiques: "Je le devais à ma maman, à moi, à toutes les autres femmes"

Cindy Bruna, 27 ans, est une des mannequins les plus convoités du monde. Elle était il y a 10 jours encore au festival de Cannes. Derrière ce côté glamour, il y a aussi un épisode beaucoup plus sombre de sa vie, qu’elle raconte dans un livre intitulé "Le jour où j'ai arrêté d'avoir peur".

Pourquoi vous aviez envie de publier ce témoignage sur cette partie difficile de votre vie ?

Je pense que je le devais à ma maman, à moi, à toutes les autres femmes qui ont un jour subi ces violences et qui le subissent aujourd’hui. Et puis je voulais me libérer du poids du silence, de ce tabou aussi, au sein de ma famille.

Dans ce livre, vous vous adressez à votre maman. Elle était au courant ?

On en a parlé pendant le confinement. On était toutes ensemble avec ma sœur. C’est à ce moment-là que l’idée m’est venu. Et j’ai eu besoin qu’elle m’autorise à livrer son histoire et son vécu.

Vous racontez comment le compagnon de votre mère était alcoolique, agressif, violent en mots et parfois cogneur contre votre mère, votre sœur et vous... En fait, c’est le règne de la terreur à la maison ?

Oui, on avait cette tension qui était toujours présente. Et cette peur pour ma maman. ON perd en fait à ce moment-là notre insouciance et notre enfance finalement et ça a duré plus de 10 ans.

Vous racontez : « S’il rentre ivre et suffisamment lucide pour ne pas tomber de sommeil alors on doit s’inquiéter (…) On tend l’oreille pour l’entendre monter te rejoindre. Parfois, il y a des cris, on pèse la situation pour savoir si on doit intervenir ou non. On ne s’autorise à dormir que lorsque le silence se fait ».

Oui, c’est exactement ça. Avec ma sœur on attend. On n’est pas sûr à quelle heure il rentre. Parce qu’on s’endort, on culpabilise parce qu’on s’est endormi. Et parfois, on est réveillé par des cris. Cette peur est toujours présente.


Votre mère dit « je crois qu’il va me tuer, mais je reste ». Vous lui en avez voulu de ne pas partir ?

Non, j’ai essayé de la comprendre. Pendant mon adolescence, je suis passée par ce questionnement du pourquoi. Et en écrivant ce livre, j’ai évité justement de lui poser cette question-là. Pourquoi elle est restée ? Parce que je trouve que c’est une question qui culpabilise les victimes (…)

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