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A Madrid, l'Atlético et ses supporters exultent, en rêvant de Ligue des champions

"Qu'ils continuent comme ça et que personne ne parte!". Les supporters de l'Atlético de Madrid ont fait un triomphe vendredi à leurs joueurs, victorieux en Europa League, et rêvent de conquérir enfin la Ligue des Champions.

"Nous sommes encore ensemble, amoureux de l'Atleti", chante une foule en rouge et blanc, les couleurs du club madrilène, à l'arrivée des champions place de Neptune, lieu traditionnel des célébration des "Colchoneros".

Deux bus à impériale, celui de l'équipe féminine championne d'Espagne et celui des hommes de Diego Simeone, fêtent la grandeur retrouvée de l'équipe habituée à vivre dans l'ombre de son puissant voisin le Real Madrid.

"J'ai été élevée toute ma vie avec l'Atleti, j'en suis amoureuse, et à chaque fois qu'ils gagnent quelque chose, j'essaie de venir", raconte Miriam Peña, 25 ans et venue spécialement de Guadalajara, à 60 kilomètres de Madrid.

Sa soeur, son compagnon et ses cousins qui l'accompagnent ont un chant pour chacun des joueurs qui monte sur la scène.

A l'applaudimètre, c'est Fernando Torres qui l'emporte haut la main. "El Niño", formé à l'Atlético et dont c'est la dernière saison sous les couleurs de son club de coeur, vient d'y remporter son premier trophée, lui qui était en Angleterre quand l'Atlético a recommencé à gagner des titres.

"Pour moi, ce sera toujours une idole", dit Daniel Peña, cousin de Miriam, âgé de 20 ans.

"Quand il jouait à Liverpool, il a eu le courage de sortir le drapeau de l'Atlético", se rappelle cet étudiant en informatique qui brandit fièrement son tatouage du Vicente-Calderon, l'ancien stade des Colchoneros.

- La famille -

Quand Diego Simeone, l'entraîneur argentin qui a remporté six titres avec l'Atlético après 14 ans de disette, prend la parole dans un silence de cathédrale, il rend un vibrant hommage à la "famille" de l'Atlético.

"Grande!", l'ovationnent Miriam et Daniel.

Simeone, "c'est la renaissance de l'Atlético", assure Jacobo de Cruz, son garçon de quatre ans dans les bras.

"J'ai vécu le doublé (Coupe-championnat en 1996) quand j'avais 18 ans, et ensuite nous avons vécu une traversée du désert, c'est la génération de mon fils qui peut en profiter", dit-il les yeux humides.

"Il nous a redonné vie. Pendant toutes ces années, il a refait de nous une grande équipe", fanfaronne Luisma Pérez, 28 ans.

Tous s'extasient devant le génie d'Antoine Griezmann, la star française de l'Atlético, double buteur lors de la finale contre l'Olympique de Marseille (3-0) et donné partant pour le FC Barcelone par la presse.

"Griezmann, reste! Griezmann, reste!", l'implore la foule à l'unisson quand l'attaquant des Bleus monte sur scène.

"C'est un joueur exceptionnel et son possible départ au FC Barcelone, c'est un coup terrible pour moi", dit Jacobo de Cruz.

- Conquérants -

Car cette victoire de l'Atlético dans la "petite" Coupe d'Europe, la troisième après celles de 2012 et 2010, laisse au peuple "rojiblanco" un goût d'inachevé.

"Qu'ils continuent comme ça et que personne ne parte, et peut-être qu'on gagnera la Ligue des Champions !", lance Ana Monar, Madrilène de 55 ans qui porte le maillot du capitaine -et buteur contre Marseille- Gabi.

C'est que la "Coupe aux grandes oreilles" échappe encore et toujours à l'Atlético. Pire, ils ont perdu deux finales en 2016 et 2014 contre le rival honni du Real Madrid et traînent une réputation de club maudit échouant toujours à la dernière marche.

Chema Garcia, étudiant en ingénierie industrielle de 21 ans, ne sait plus s'il va soutenir Liverpool samedi 26, pour empêcher le Real de remporter une treizième C1, ou s'il veut avoir l'occasion de battre le voisin en Supercoupe d'Europe, qui confronte les vainqueurs des deux coupes.

Une chose est sûre : il rêve de remporter, enfin, la C1 l'an prochain, dont la finale se jouera au Wanda Metropolitano, l'enceinte flambant neuve de l'Atlético.

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