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Les clés de France-Argentine: un mental à toutes épreuves

S'interdire les instants de déconcentration, notamment sur les renvois, qui ont coûté cher face à l'Afrique du Sud, rester lucides en fin de match et sourds aux provocations argentines: à tous niveaux, les Bleus sont priés de garder la tête froide samedi face aux Pumas.

. Les renvois, un mal récurrent

C'est devenu une triste rengaine: les Bleus déplorent des "erreurs bêtes" qui leur coûtent des matches. Celles commises à l'occasion des renvois dans leur camp, alors qu'ils viennent de marquer, sont parmi les plus exaspérantes: l'essai de Nkosi qui a relancé l'Afrique du Sud (défaite 29-26) samedi est directement imputable à un cafouillage entre Sébastien Vahaamahina et Camille Lopez.

Avec la pénalité consécutive au ballon perdu par Louis Picamoles (13e), les Bleus ont concédé 10 points à travers les 4 ballons perdus sur 9 renvois sud-africains. "Quand tu as marqué, c'est trop important à ce niveau-là de ne rien donner", exige Lopez.

Le mal n'est pas nouveau: un renvoi aux 22 m de Jonny Sexton leur avait déjà coûté le match face à l'Irlande en février, en aboutissant au drop de l'ouvreur dublinois, et les Gallois avaient marqué en mars un essai franchement évitable après un renvoi à la limite de la ligne réglementaire des 10 m (défaite 14-13 au final). "Il faut tout de suite faire redescendre l'euphorie et se concentrer, ce qui n'est pas toujours évident", décortique le deuxième ligne Félix Lambey. Les Argentins, eux, ont assuré dans ce domaine face à l'Irlande (5 renvois captés sur 6).

. Assurer le money-time

"Les quatre dernières minutes, on les a vues, on va travailler", a promis Yoann Huget, titulaire sur le retour à l'aile. Face aux Boks, les Bleus ont encaissé un essai fatidique après la sirène à cause d'un ballon perdu sur un ruck mal négocié.

"Il reste trente secondes, c'est fini, je me dis que le match est gagné", a cru le flanker Wenceslas Lauret. Un manque de "concentration", de "gestion" et de "maîtrise" déploré par tous les intéressés et qui pourrait de nouveau être fatal face à des Argentins qui, eux, ne "lâchent pas", selon le pilier droit Cedate Gomes Sa.

Pour cela, les remplaçants devront apporter plus: "L'apport du banc sud-africain a été meilleur que le nôtre. Notre équipe a été moins présente, agressive" dans les 20 dernières minutes, a reconnu le sélectionneur Jacques Brunel.

. Gare aux "casse-couilles"

La guerre des nerfs est déclarée. "Ce sont des casse-couilles", ont résumé de concert Gomes Sa et Lopez. "Ils charrient, balancent des petites phrases pour te faire sortir du match. A nous de ne pas rentrer dans ce jeu", réclame le pilier du Racing 92.

Pour autant, rester zen ne signifie pas se comporter comme "des petits agneaux non plus", estime le demi de mêlée Baptiste Serin. "S'ils provoquent un peu, il va falloir qu'on rentre dans leur provocation pour leur montrer qu'on est chez nous." En clair: "répondre à leur agressivité en leur mettant de gros tampons, mettre de l'agressivité à la limite de la faute, être plus intelligents qu'eux", précise le N.9, qui s'attend à ce que les Pumas viennent "mettre la pagaille partout".

Dès mardi, l'ouvreur Nicolas Sanchez a lancé la bataille d'usure psychologique en affirmant que le vainqueur de samedi sera celui qui remportera la même opposition dans un an en phase de poules de la Coupe du monde. "Il met beaucoup de pression", a rétorqué Serin à propos de son ex-coéquipier à Bordeaux-Bègles. Jefferson Poirot, qui travaille avec le même préparateur mental que Serin en Gironde, a une réponse tout en placidité: "Celui qui gagnera le match de samedi gagnera le match de samedi."

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