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Mondial de rugby: Galles-France 2011, les Bleus passent au rouge

Dimanche à Oita (sud du Japon) en quarts de finale, la France affrontera les Gallois pour la deuxième fois seulement en Coupe du monde. Lors de la première, en 2011, elle était passée par un trou de souris (9-8) au cours d'une demi-finale cadenassée, malgré une supériorité numérique.

En ce 15 octobre 2011 dans le mythique Eden Park d'Auckland, "tout le monde se demandait ce qu'on foutait là, personne n'estimait qu'on méritait notre place" dans le dernier carré, se souvient pour l'AFP Dimitri Yachvili, alors demi de mêlée des Bleus.

Ils sont en effet sortis de leur poule malgré une défaite surprise face aux Tonga (19-14), qui a entraîné une profonde remise en question et reprise en main.

Elle leur permet de dominer l'Angleterre en quarts de finale (19-12) et d'atteindre le dernier carré où se dresse le XV du Poireau, vainqueur de l'Irlande en quart (22-10). Emmené par des joueurs confirmés (Phillips, Adam Jones, Shane Williams, Gethin Jenkins) et une jeune garde ambitieuse (l'actuel capitaine Alun Wyn Jones, Halfpenny, Warburton, North, Faletau, Jonathan Davies), dont la plupart sont encore là huit ans plus tard. Comme le sélectionneur Warren Gatland.

"Une équipe bien équilibrée, du lourd. La victoire nous a souri, même si ça aurait très bien pu basculer de leur côté. Mais parfois un petit coup de pouce du destin aide à remporter les matches", raconte Yachvili, présent au Japon comme consultant pour TF1.

Un double coup de pouce. D'abord l'exclusion définitive dès la 18e minute du capitaine Sam Warburton, coupable d'un placage "cathédrale" sur Vincent Clerc.

- Expérience et vice -

Cette supériorité numérique pendant plus d'une heure ne libère pourtant pas le XV de France, au contraire. "Le carton rouge nous a un peu bridés, mis en position de gestion plutôt que de prendre le jeu à notre compte", poursuit le "Yach".

En effet les Bleus souffrent et s'en remettent à un plan de jeu minimaliste, ainsi qu'à la botte de Morgan Parra, repositionné à l'ouverture et auteur de trois pénalités, pour mener 9 à 3 à la 50e minute.

"On avait lâché beaucoup d'influx contre l'Angleterre, après une semaine de préparation compliquée. C'était une demie, qu'il fallait à tout prix gagner. Arriver là était déjà exceptionnel, donc on s'est dit +on va tout faire pour arriver en finale+, quitte à cadenasser tout. On a fait preuve d'un peu plus d'expérience et de vice qu'eux ce jour-là", explique Yachvili, à la barre d'une équipe expérimentée (Mas, Servat, Nallet, Harinordoquy, Bonnaire, Dusautoir, Rougerie).

"Tu es à 80 minutes d'une finale, donc tu n'as pas trop envie de te dévoiler, de prendre des contres et trop de risques. On a fait un jeu très minimaliste mais qui nous a quand même permis d'arriver en finale après un parcours.... difficile on va dire", ajoute l'ancien demi de mêlée (39 ans, 61 sél. entre 2002 et 2012).

- Echecs gallois face au but -

Deuxième coup de pouce, le manque de réussite face au but des Gallois. Stephen Jones, entré à l'ouverture en cours de match, manque ainsi la transformation, pourtant bien placée, de l'essai de Mike Phillips (58e, 9-8), avant que Leigh Halfpenny ne rate une pénalité de 50 mètres en face des poteaux à quatre minutes de la fin.

Après une dernière séquence défensive intense, les Bleus sont en finale. Dans le vestiaire, pas d'effusions de joie, selon Yachvili: "On était conscient d'être passés proche de l'élimination, mais on était toujours en vie. On a tout de suite basculé sur la finale", toujours à l'Eden Park.

Où les Français produiront une toute autre partition, "portant beaucoup plus le ballon et mettant davantage de vitesse", poursuit l'ancien demi de mêlée. Mais où ils ne bénéficieront pas cette fois de la même réussite, s'inclinant d'un point (8-7) contre la Nouvelle-Zélande, le pays hôte.

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