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XV de France: le duo Galthié-Ibanez pose les jalons du mandat 2023

Bâtir les fondations pour 2023 en puisant dans les racines, le terroir: le nouveau sélectionneur du XV de France Fabien Galthié a dessiné mercredi les contours d'un mandat de 4 ans qu'il veut collégial, en premier lieu avec le manager général Raphaël Ibanez.

. Un binôme, une équipe

"On a ferraillé ensemble, on a continué à se suivre dans d'autres vies en gardant en filigrane cette idée-là; c'était comme une évidence, j'ai la chance de l'avoir à mes côtés". Dans la salle communale baignée d'une belle lumière d'automne de Montgesty (Lot), l'émotion n'était pas feinte entre l'auteur de ces mots, Ibanez (46 ans, 98 sélections), et Galthié (50 ans, 64 sél.), deux ex-capitaines des Bleus que tout - expérience, charisme, palmarès - prédestinait à passer un jour aux commandes de la sélection.

Ils le feront donc ensemble, dans des rôles bien distincts: sur le terrain pour Galthié, sélectionneur et technicien en chef; autour et en-dehors pour Ibanez, chargé "d'organiser le travail des coaches et des joueurs", "d'apporter du lien", de forger le sentiment "d'appartenance au groupe France" mais surtout de gérer "les relations avec les clubs et la Ligue", dans le but notamment d'obtenir les meilleures conditions de mise à disposition des joueurs.

Les deux anciens leaders des Bleus sont les chefs de file d'un staff de 8 personnes où tout le monde a pris place comme prévu, en particulier le très attendu Shaun Edwards, qui a fait de la défense galloise une référence mondiale.

"C'est la méthode du staff plutôt que la méthode Galthié", a esquissé le nouveau sélectionneur qui entend "associer et faire fusionner" les compétences d'Edwards, Laurent Labit (trois-quarts), William Servat et Karim Ghezal (avants) autour du socle construit par le préparateur physique Thibault Giroud durant l'été, lorsque ce dernier et Galthié sont venus renforcer le staff de Jacques Brunel en vue de la Coupe du monde.

. 75 joueurs à suivre, 42 à mobiliser

Construire, avec quel effectif? Le duo Galthié-Ibanez n'a pas donné de noms mais deux chiffres: 75, comme le nombre de joueurs qu'il entend suivre toute l'année, et 42, comme le contingent qu'il espère pouvoir appeler à Marcoussis avant chaque match. L'union sacrée en vue du Mondial 2023, organisé en France, passe donc par un nouvel effort de la Ligue, qui verse aux clubs une indemnité quotidienne par joueur absent.

Galthié entend en retour relâcher 14 joueurs non retenus (il se garde 5 réservistes) pour les doublons de Top 14. La promesse d'une semaine d'entraînement sous haute intensité doit donc bénéficier in fine aussi aux clubs qui récupèreraient le jeudi des joueurs aptes.

. Identité rime avec gagner

Le rugby français a reculé depuis une décennie par manque de cohésion, estime le duo. "Avec Jacques, on a touché du doigt les facteurs-clés du succès: l'identité, les notions de combat et notamment par les phases de conquête", qui a pu en 4 mois aux côtés de Jacques Brunel s'imprégner de la vie du groupe.

Pour Ibanez, le nouveau monsieur cohésion du XV de France, "la force d'une équipe réside aussi dans ses racines, son identité, la notion d'exigence, vision partagée". D'où le choix de la ferme familiale de Fabien Galthié - dont le père est le maire de cette commune rurale du Lot, peuplée de 335 habitants - pour construire le cadre du XV de France. "On a voulu cet ancrage dans le terroir (...), c'est pertinent d'effectuer ce retour aux origines", a insisté Ibanez qui accueillera le prochain séminaire début décembre dans ses Landes natales.

En termes d'objectifs, les techniciens se sont bien gardé de parler de titre mondial en 2023, synonyme de grosse pression. La sémantique de mise, c'est le "top 3 mondial", dixit Galthié qui veut "regagner vite des matches et des titres". Sans délai de livraison, c'est plus souple.

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