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Coupe de France: Marseille joue avec ses nerfs

Tout allait bien à l'Olympique de Marseille, mais les menaces de mort contre le président Jacques-Henri Eyraud et la sortie anti-mercato d'André Villas-Boas ont ravivé des tensions oubliées, avant le 16e de finale de Coupe de France contre Granville (N2) vendredi à Caen (21h05).

Peur sur Granville? Confortable deuxième de Ligue 1, plaisant dans le jeu, l'OM est en train de retrouver les sommets sous l'action conjuguée de son entraîneur portugais, d'une équipe requinquée et d'une direction efficace et discrète.

Mais la journée de mercredi a lézardé ce beau tableau.

En début d'après-midi, Villas-Boas a mis un peu le feu en répétant qu'il ne voulait pas perdre de joueur au mercato d'hiver, comme le recrutement de Paul Aldridge, spécialiste du marché anglais et possible dégraisseur en chef, pouvait le lui laisser craindre.

Le Portugais a lié son destin à celui d'Andoni Zubizarreta, au cas où il fallait interpréter l'arrivée du conseiller anglais comme une défiance à l'égard du directeur sportif espagnol. Et il n'a pas écarté la possibilité de partir en fin de saison, alors qu'il a deux ans de contrat.

Certes, "AVB" sait bien que "cette année, l'aspect économique est au-dessus de l'aspect sportif".

"Mon intérêt est de retenir ce groupe", a néanmoins souligné Villas-Boas. "Vous avez bien écouté Boubacar Kamara (passé avant lui en conférence de presse, ndlr): son objectif est de rester à l'OM."

"Je viens d'une école, le FC Porto, où les joueurs ne sont pas vendus en dehors d'une clause. Je reste l'entraîneur le plus cher au monde parce que Chelsea a payé 15 M EUR (à Porto en 2011, ndlr). Un joueur reste un actif", a-t-il rappelé.

- Sévère réalité comptable -

La direction a tenté de calmer la houle naissante, assurant qu'Aldridge ne venait pas manger dans l'assiette de "Zubi" mais l'accompagner.

Mais la tension née de cette sortie de l'entraîneur, très aimé du public marseillais, a débouché sur des menaces de mort à l'encontre de "JHE" sur les réseaux sociaux.

Le président a porté plainte, un utilisateur de Twitter s'est excusé après avoir effacé son message, mais le mal est fait.

En interne, le club a regretté le coup de sang de son coach, alors que tout roulait en ce début d'année.

Villas-Boas et Eyraud doivent avoir une explication, ils se verront au retour de Caen, où n'est pas le président, une fois "que les têtes se seront refroidies", a-t-on appris auprès d'une source proche de la direction.

"Le plus important est de tenir les objectifs, que j'ai proposés moi, c'est-à-dire la qualification de Ligue des champions", a insisté "AVB", soulignant qu'il avait visé la C1 dès le début de saison, quand pas grand monde n'y croyait.

Mais la sévère réalité comptable est là: après trois exercices lourdement déficitaires, l'OM est menacé par le fair-play financier et va devoir vendre des joueurs. Une qualification en Ligue des champions, qui rapporterait au bas mot 40 millions d'euros, pourrait ne pas suffire.

Villas-Boas voudrait que les ventes n'interviennent qu'en fin de saison. Il ajoute que si les joueurs continuent de briller, ils vaudront encore plus cher.

Un trophée, la Coupe de France, aiderait dans cette perspective, en plus de redorer le blason du club qui n'a plus remporté de titre depuis 2012, malgré une finale de Ligue Europa en 2018.

"Si on a réussi quelque chose, c'est stabiliser ce club", a dit Villas-Boas. Il ne faudrait pas le déstabiliser trop vite, et surtout pas en chutant contre Granville, une équipe de National 2, vendredi...

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