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L1: à Bordeaux, urgence à tous les étages

Dans le dur sportivement, sous-tension en coulisses, Bordeaux (13e) présente tous les symptômes de l'équipe malade en quête d'un traitement efficace pour rebondir dès dimanche (17h00) à Nantes avant la réception attendue de Marseille.

"Il y a urgence". Rare devant les médias, le président Frédéric Longuépée, renforcé dernièrement dans ses prérogatives mais à la vision mercantile plus que jamais contestée par les supporters, n'avait pas tourné autour du pot au moment de commenter le camouflet subi chez les amateurs palois (2-3 a.p.) en Coupe de France.

"C'est une autre alerte, il va falloir se ressaisir très vite, prendre conscience de nos manquements". Et ils sont nombreux.

Sur le podium début décembre avant d'aller défier le dauphin marseillais (1-3), les hommes de Paulo Sousa ont depuis concédé quatre défaites de suite en L1 qui les ont fait reculer de dix places.

Au-delà de la copie insipide rendue en Béarn avec une équipe remaniée, qui avait laissé à son entraîneur "un sentiment de honte mais aussi une énorme dette envers nos supporters", c'est l'impuissance observée cinq jours plus tôt face à Lyon (défaite 2-1) qui avait marqué les esprits et plutôt inquiété.

- Exsangue financièrement -

Le jeu proposé par les Bordelais est devenu très lisible et plutôt inefficace dès que le pressing adverse s'avère plus consistant, entraînant un déchet technique rédhibitoire.

"On paye cher nos erreurs, reconnaît ainsi Sousa. Plus on défend bas, plus on défend mal". Du coup cette semaine, l'organisation défensive a été au centre des débats au Haillan.

"On doit continuer à travailler sur des choses simples, positives, pour retrouver la confiance", poursuit le Portugais, conforté par son président dernièrement malgré cette série négative.

"Les entraînements sont de qualité, j'espère qu'on va le ressentir en match", a tenté de positiver Rémi Oudin, seul renfort de ce mercato.

Car le patient bordelais, qu'on sait exsangue financièrement avec un déficit structurel avoisinant les 30 millions d'euros, n'a pas mégoté pour s'offrir l'ancien Rémois (10 millions d'euros en plusieurs traites) alors qu'un numéro 9 physique était privilégié.

"L'été dernier, nous avons posé les fondations, maintenant nous sommes dans la 2e phase, qui est d'améliorer l'équipe, a voulu clarifier le directeur sportif Eduardo Macia. Après il y aura une phase 3 où on espère aller chercher encore de meilleurs joueurs".

- Qui veut partir ? -

Sans dévoiler réellement les intentions de King Street, fonds américain désormais seul maître à bord, mais qui n'a pas vocation à diriger un club de foot, Macia a convenu que "la situation actuelle n'est pas facile".

"Le propriétaire est en train de faire un contrôle financier de la situation, a-t-il précisé. Lors de la réunion qu'on a eue, les actionnaires étaient ouverts pour améliorer l'équipe. Mais actuellement, on a des limitations sur les investissements, c'est la réalité".

Si les Girondins ne veulent pas faire tiquer la DNCG au printemps, ils doivent impérativement vendre d'ici le 31 janvier. Le jeune milieu Aurélien Tchouameni, l'une de leurs principales valeurs marchandes, attire les convoitises mais Macia pense davantage aux joueurs en manque de temps de jeu ou mal à l'aise dans le 3-4-3 de Sousa.

"C'est mon travail de convaincre les joueurs qu'ils ont un avenir ailleurs, estime l'Espagnol. Mais ce n'est pas facile de quitter Bordeaux. L'environnement ici est super".

Pas sûr que les Ultramarines, principal groupe de supporteurs qui réclament avec véhémence le départ de Longuépée et de King Street, en aient la même vision. Surtout si l'historique invincibilité domestique face à l'OM (dernière défaite en 1977) à laquelle ils tiennent par-dessus tout, venait à être mise à mal dans une semaine.

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