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Dénouement attendu samedi dans Paris-Nice écourté

Dénouement prématuré pour Paris-Nice: la victoire se jouera 24 heures plus tôt, dès samedi, sur les pentes de La Colmiane, entre l'Allemand Maximilian Schachmann, au maillot jaune à peine effiloché, et les grimpeurs.

La décision est tombée au matin de la 6e étape, bien avant le succès du Belge Tiesj Benoot à Apt (Vaucluse). Après concertation avec les autorités préfectorales et les parties prenantes, coureurs, équipes et fédération internationale (UCI), les organisateurs ont annulé la dernière étape à Nice.

Tout se jouera donc dans la 7e étape, la seule arrivée au sommet de l'épreuve commencée dimanche dernier dans les Yvelines. Avec un leader qui est apparu pour la première fois vulnérable puisque Schachmann est parti à la faute dans la dernière descente du parcours, à moins de 2 kilomètres de l'arrivée.

"On était à fond. J'ai voulu combler un petit écart et je suis allé trop vite", a expliqué l'Allemand qui a limité les dégâts sur le plan chronométrique. Mais son avance s'est réduite à 36 secondes sur Benoot et 1 min 01 sec sur le Colombien Sergio Higuita, avant la seule arrivée au sommet (16,3 km à 6,3 %).

A l'écart, le temps de la course, des turbulences qui secouent le cyclisme à l'instar des autres sports en raison du coronavirus, notamment le report du prochain Giro, les acteurs de Paris-Nice se sont livrés sans retenue. Si la tentative de Romain Bardet, présent dans l'échappée lancée de loin, s'est avérée vaine, l'offensive de l'équipe Sunweb a chamboulé le classement.

- Bardet s'interroge -

La formation de Benoot a envoyé à l'avant plusieurs coureurs, jusqu'au deuxième du classement, le Danois Soeren Kragh Andersen, qui s'est sacrifié dans le rôle de lanceur pour le Belge. Dans une course longtemps contrôlée par l'équipe de Julian Alaphilippe, Benoot s'est isolé dans l'avant-dernière difficulté, à 13 kilomètres de l'arrivée, pour devancer d'une vingtaine de secondes le groupe des premiers poursuivants, réglé par son coéquipier australien Michael Matthews.

Hormis cette parenthèse, la "course au soleil" a pris les contre-coups liés à la pandémie. Une équipe (Bahrain) s'est retirée dès le matin, une autre (Israël SN) l'a fait après l'arrivée.

Si une majorité de coureurs s'est prononcée jeudi pour continuer, à une proportion de 70 % selon le représentant de leur association Pascal Chanteur, Bardet s'est interrogé: "Je me demande où est le sens là-dedans ?". D'autant que le programme du leader de l'équipe AG2R La Mondiale est chamboulé puisque le Giro, qu'il devait courir à la place du Tour, a annoncé le report de ses dates.

"Plus rien ne m'étonne en 2020", a ajouté le Français qui s'est dit surtout inquiet "pour la situation sanitaire générale" et "l'idée que le pire est encore certainement à venir".

A l'inverse, Guillaume Martin a fait entendre un autre point de vue: "Ca fait vraiment plaisir, pendant quelques heures, de quitter cette atmosphère pesante, de ne pas penser au virus... ". Et le grimpeur de Cofidis, en vue dans le final, de renchérir: "On est là pour faire du vélo, on aime tous batailler sur les routes."

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