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F1: à bientôt 39 ans, Fernando Alonso a encore l'âge des défis

En revenant en F1 l'an prochain chez Renault, Fernando Alonso ne devra pas seulement se remettre dans le bain d'une discipline quittée deux ans auparavant mais aussi montrer que son âge n'est pas un handicap.

Né le 29 juillet 1981, le double champion du monde espagnol (2005 et 2006) aura 39 ans révolus lors de son retour dans le paddock. Seul le Finlandais Kimi Räikkönen, qui aura 41 ans en octobre, est plus âgé parmi les pilotes de Formule 1 en activité.

"Aussi longtemps que vous restez en forme et motivé et que vous ne déclinez pas avec l'âge, cela n'est pas important", a répondu Alonso mercredi lors d'un entretien accordé à l'AFP.

"En compétition automobile, ce n'est pas l'âge qui compte, c'est le chronomètre. Il y a certes un mouvement vers des pilotes de plus en plus jeunes mais, chez Mercedes par exemple, cela ne serait pas une bonne chose de remplacer Lewis Hamilton par un pilote plus jeune simplement parce qu'il a 35 ans", a-t-il ajouté.

Il est vrai que même Raïkkönen, champion du monde avec Ferrari en 2007, a encore remporté un Grand Prix en 2018, à tout juste 39 ans, toujours pour l'écurie italienne.

Dans les années 1950 et 1960, il n'était pas rare de voir des quadragénaires, voire des quinquagénaires, remporter des GP voire des championnats du monde, le légendaire Juan Manuel Fangio le premier. Mais il faut aujourd'hui remonter à 1994 pour retrouver un pilote quadragénaire, le Britannique Nigel Mansell, sur la plus haute marche du podium.

Signe des temps, la moyenne d'âge sur la boîte lors du plus récent Grand Prix, en Autriche dimanche, était de 24 ans, entre le vainqueur Valtteri Bottas (30 ans), le 2e Charles Leclerc (22 ans) et le 3e Lando Norris (20 ans).

En rajoutant le grand espoir Max Verstappen, 22 ans, dans le lot, il est patent que la F1 s'est considérablement rajeunie ces dernières années et que les "vieux" pilotes se font rares.

"Je suis d'accord avec Fernando, c'est l'âge et la motivation qui comptent", souligne toutefois Cyril Abiteboul, team manager de Renault F1. Celui-ci joue toutefois sur les deux tableaux car l'autre pilote de l'écurie française, le Français Esteban Ocon, n'a que 23 ans.

Pour Alonso, l'objectif est d'abord de remonter sur le podium, tout comme Renault qui n'y est pas parvenu depuis son retour en F1 en 2016.

- Age et expérience -

Remporter un 3e championnat du monde reste, tant pour l'un que pour l'autre, un objectif encore plus lointain. Mais l'Espagnol serait, s'il y parvenait, le premier depuis l'Australien Jack Brabham en 1966 à être sacré champion du monde de F1 à plus de 40 ans.

L'âge apporte aussi de l'expérience, ce qui pourrait être bien utile à Alonso et à Renault au moment où la F1 va connaître une révolution technologique avec l'arrivée en 2022 d'une nouvelle génération de monoplaces.

Avec moins d'appuis aérodynamiques et des pneus plus étroits, elles pourront en théorie se suivre et se dépasser plus facilement, dans le but de ramener à la discipline les courses en peloton et animées d'antan.

Alonso a toujours été considéré comme un redoutable metteur au point et un "finisseur" hors pair, trouvant les ressources nécessaires pour dépasser ses adversaires dans les derniers tours d'une course. Ces qualités pourraient jouer en sa faveur dans le nouvel environnement de la F1.

Il n'est pas non plus resté inactif pendant les deux ans passés loin de cette discipline, avec deux victoires aux 24 Heures du Mans avec Toyota en 2018 et 2019, une participation au rallye-raid Dakar avec le même constructeur (13e) en 2020 et une tentative de qualification ratée aux célèbres 500 Miles d'Indianapolis l'an dernier.

Et l'Espagnol aura, avant son prochain Grand Prix de F1, l'occasion de revenir sur l'ovale américain, dans un peu plus d'un mois, pour tenter de coiffer la "triple couronne" du sport automobile (Championnat du monde de F1 ou Grand Prix de Monaco, 24 Heures du Mans et Indianapolis).

Seul avant lui le Britannique Graham Hill y est parvenu, en gagnant l'épreuve mancelle en 1972 à... 43 ans !

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