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Tennis: Palerme, un "test pour voir si c'est viable dans ces conditions", décrit Fiona Ferro

Le tournoi WTA de Palerme, qui sonne lundi le retour du tennis professionnel après cinq mois d'interruption en raison de la pandémie de coronavirus, est une semaine "test pour voir si c'est viable d'organiser des tournois dans ces conditions", décrit à l'AFP la Française Fiona Ferro, engagée dans le tableau sicilien et aux portes du top 50.

Q: A quoi ressemble un tournoi à l'ère du Covid-19 ?

R: "C'est particulier. Déjà, on a dû arriver trois jours avant le début de la compétition, et dès qu'on est arrivé, on a fait des tests, PCR et sérologique. Il y a un camion et une tente sur le parking de l'hôtel, ça manquait un peu de confidentialité, la tente n'était pas fermée sur les côtés, tout le monde pouvait voir quand ils nous faisaient les tests, c'était bizarre. Ensuite, on a dû attendre 24 heures à l'hôtel pour avoir les résultats du test PCR, et c'est seulement quand on les a eus qu'on a pu aller au club. On a juste été autorisé à aller au supermarché pour acheter de l'eau, sinon on est resté dans l'hôtel. Il y a pas mal de choses différentes de d'habitude : tout se passe à l'hôtel, les kinés, les repas... En fait, on va juste au club pour jouer. Le port du masque est obligatoire dès qu'on ne fait pas de sport ou qu'on ne mange pas. Après, pour les matches, je sais que les ramasseurs n'ont pas le droit de toucher notre serviette et que le coaching sur le court n'est pas autorisé."

Q: Vous avez aussi été invitée à garder vos distances entre joueuses...

R: "Ils nous ont demandé de ne pas trop nous mélanger, de ne pas faire des trop gros regroupements de joueuses, de ne pas être trop dans un petit espace."

Q: Avez-vous le sentiment de participer à un test grandeur nature pour le tennis dans son ensemble ?

R: "La WTA nous a dit clairement que les trois (premiers) tournois, Palerme, puis Prague et Lexington (la semaine suivante, ndlr), étaient vraiment des tournois tests, pour voir si c'est possible, si c'est viable d'organiser des tournois dans ces conditions."

Q: Les contraintes sanitaires gâchent-elles le plaisir de rejouer ?

R: "La joie de rejouer ce genre de tournois prime, et le plaisir de retrouver toutes les filles. Les règles sanitaires sont assez exigeantes mais on est contentes de pouvoir reprendre la compétition, peu importe les conditions. Même si ce sont des conditions restrictives, on est toutes contentes de rejouer un tournoi."

Q: Ces conditions vous semblent-elles viables à plus long terme ?

R: "Franchement, ça me paraît compliqué quand même. En plus, là, il n'y a pratiquement que des joueuses européennes, et celles qui venaient de Russie et de Lettonie n'ont pas pu venir parce qu'il y avait des restrictions gouvernementales. Ce n'est pas très équitable que tout le monde ne puisse pas défendre ses chances. Si ça reste comme ça, je ne pense pas que ce soit viable à long terme. Mais je ne sais pas du tout quelles solutions on peut trouver pour continuer à organiser des tournois quand même. Peut-être essayer d'organiser des tournois par continent ?"

Propos recueillis par Elodie SOINARD.

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