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A Marseille, les supporters de l'OM préfèreraient voir le PSG perdre dimanche en finale, et demeurer les seuls vainqueurs français de la Ligue des champions.
Inquiet de possibles incidents dimanche, le préfet de police des Bouches-du-Rhône avait interdit le port du maillot parisien sur le Vieux-Port, avant de faire volte-face, incitant seulement les fans du PSG à la discrétion.
L'affaire a laissé les supporters marseillais dubitatifs. Pour eux la rivalité historique avec le PSG est surtout une "affaire de folklore".
"On se chambre, on rigole", commente Hocine Sadoune, 19 ans, qui raconte avoir "l'habitude de se moquer" d'une partie de sa famille parisienne au sujet du ballon rond.
"Ca fait partie du folklore, rien de grave", ajoute l'espiègle marseillais qui "de toute façon n'a pas l'intention de regarder la finale" dimanche entre le club allemand du Bayern de Munich et le PSG.
Pour Hocine et sa bande de copains, il n'est pas question que l'OM, seul club français à avoir gagné le titre en 1993 (1-0 face à l'AC Milan), partage l'étoile brodée sur son maillot avec son meilleur ennemi: "Est-ce que nous on vient leur prendre leur Tour Eiffel?", lance le volubile supporter.
"Quand j'ai vu que le PSG avait gagné" en demi-finale, "j'ai cru que j'allais pleurer", raconte le jeune homme.
Revêtu du maillot bavarois, ce jeune habitant d'un des quartiers populaires du nord de la ville a regardé mercredi "avec soulagement" la défaite de l'OL, autre grand rival, en demi-finale, attablé à la terrasse d'un des rares cafés du centre-ville à diffuser le match.
A La Plaine, place festive habituellement prisée des supporters, les bars avaient choisi de bouder la compétition reine des clubs.
"Quelle Champions League?", feint d'ignorer David Alcaraz, patron du bar de la Plaine, fief des "Marseille trop puissant", club de supporters aux 3.700 membres.
Cette année c'est "celle du coronavirus. Elle est au rabais", commente le quadragénaire, sourire en coin derrière son comptoir.
Pour le PSG, qui souffre souvent des critiques de ses supporters, "c'est plus simple... de jouer dans un stade vide", argumente le gérant.
Les Parisiens "n'ont aucune chance de gagner" face au club de Bavière, ajoute-t-il. "Ils ont une grosse équipe, mais pour nous ils joueront toujours mal!", dit David, admettant en riant une certaine mauvaise foi.
Dimanche? Il regardera les Simpson à la télé, glisse-t-il avec malice, car lui aussi aimerait que l'étoile brodée sur le maillot, synonyme de victoire, soit réservée à celui bleu azur de l'OM. "Mais de là à interdire le port du maillot du PSG...".
"Il faut laisser les gens s'habiller comme ils veulent. Ils sont en finale, c'est comme ça!", ajoute David, fataliste. Et il promet, dans un éclat de rire, "de fermer une semaine" son bar en cas de victoire des Parisiens.
"Mais je pense que j'ai plus de chance d'aller à la fête de la bière pour célébrer la victoire allemande".
"C'est un club français, quand même!", nuance de son côté Yacine Ayach. "Les Marseillais ne veulent pas partager leur titre car c'est vrai que c'est la seule chose qu'ils ont", tacle-t-il.
Le jeune Hocine tente lui de se rassurer en reprenant "le mantra" cher aux supporters marseillais: "Quoi qu'il arrive on sera à jamais les premiers... mais peut-être plus les seuls, c'est vrai".
