Accueil Sport

Roland-Garros: "Si un joueur est positif, on reteste son échantillon", explique le médecin en chef

Un double contrôle face à la loterie du nouveau coronavirus: si un joueur participant à Roland-Garros "est positif, on reprend son échantillon et on le reteste", a expliqué mardi le Dr Bernard Montalvan, responsable du protocole sanitaire du Grand Chelem parisien, qui s'ouvre dimanche.

Le Bosnien Damir Dzumhur, un des cinq joueurs exclus des qualifications en lien avec le Covid-19, lui en raison du test positif de son entraîneur Petar Popovic, a affirmé que ce dernier était un "faux positif" à cause des anticorps générés par une ancienne contamination. "Pour nous, seul le test PCR importe", répond le responsable du département médical de la FFT.

Q: Popovic affirme que son test positif est un "faux positif". Que répondez-vous?

R: "Il peut y avoir un test invalide, un test très faiblement positif ou positif. La différence peut s'expliquer par la sensibilité du test, qui peut sortir négatif sur une machine et positif sur l'autre. On a décidé avec notre comité scientifique de faire deux tests (sur le même échantillon). Si un joueur (ou un membre de son entourage, également testé, NDLR) sort positif, on reprend son échantillon et on le reteste. Surtout, on exige deux tests positifs pour valider la positivité du test."

Q: Comment sont organisés ces tests?

R: "Ils se font à l'hôtel. Quand les joueurs (et leur entourage) arrivent, on préfère qu'ils le fassent le matin, ce qui nous donne toute la journée pour analyser leurs tests et le lendemain matin, on peut leur donner leurs résultats. En attendant, ils restent dans leur chambre et ce n'est qu'une fois le résultat connu (et négatif) qu'ils peuvent commencer à s'entraîner."

Q: Quid de ceux, justement, qui peuvent apparaître positifs en raison des anticorps?

R: "Quelqu'un qui a développé la maladie a développé une immunité. Celle-ci fait qu'il pourra être parfois positif, parfois non. Notre protocole, on l'a décidé en relation avec l'Agence régionale de santé (ARS), le gouvernement, notre comité scientifique. L'ARS et le ministère (de la Santé) ont statué sur le fait que quelqu'un qui a développé des anticorps n'a pas la garantie de ne pas de nouveau avoir et véhiculer le virus. Donc pour nous, seul le test PCR importe. On l'a écrit, les joueurs l'ont lu et signé. Si un entraîneur (comme Popovic, NDLR) qui a été malade dort avec son joueur, dans la même chambre, alors qu'il sait qu'il peut être testé positif, le joueur sera contact à risques. C'est pour cela qu'on a déconseillé, dans le protocole, aux entraîneurs de dormir dans la même chambre (que leur joueur)."

Q: Dans ces cas positifs, n'est-il pas possible de faire un autre contrôle?

R: "Ils sont testés deux fois à partir du même échantillon. Il est possible qu'on reteste (l'individu en question) le lendemain et qu'il soit négatif mais cela ne change rien, il a été positif."

Q: Avez-vous pris des précautions juridiques en prévision d'éventuels recours?

R: "Bien sûr, on a écrit un protocole, les joueurs l'ont signé, c'est acté. Les leçons de l'US Open (où plusieurs joueurs français ont été maintenus à l'isolement après un test positif de Benoît Paire, dont ils ont été considérés +cas contacts+, NDLR), c'est qu'on a voulu être bien en règle avec nos autorités sanitaires pour qu'il ne se passe pas ce qu'il s'est passé aux Etats-Unis, à savoir que le tournoi prend une décision et les autorités sanitaires une autre. A la fin, les joueurs étaient perdus."

Q: Tous les joueurs doivent dormir dans un des deux hôtels imposés par l'organisation. Peut-on considérer cet espace comme une bulle sanitaire?

R: "Notre objectif n'était pas de faire une bulle parce que la bulle, c'est impossible. A l'hôtel, il y a les employés, mais ils sont testés, les clients lambda ont des étages pour eux mais il y a des ascenseurs, des escalators… Ce n'est pas une équipe de foot qui vit complètement cloisonnée."

Q: Confirmez-vous que les joueurs seront exclus s'ils sortent pour aller ailleurs qu'à l'entraînement ou jouer leurs matches?

R: "Oui. Ce sera au comité exécutif de décider mais si c'est prouvé… La seule entorse, c'est le motif médical mais ce sera très cadré, avec une voiture dédiée et un rendez-vous médical fixé au préalable."

Propos recueillis lors d'un point presse.

À lire aussi

Sélectionné pour vous