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Biathlon: Fillon-Maillet prend du galon

Le roi du biathlon Martin Fourcade parti à la retraite, tous les regards convergent vers Quentin Fillon-Maillet, appelé à prendre les rênes de l'équipe de France avec le gros globe de cristal dans le viseur.

"J'espère que l'on tournera la page assez vite". Le ton est calme, posé mais ferme. Fillon-Maillet a visiblement hâte de fermer le chapitre Fourcade et d'écrire enfin sa propre histoire après avoir été dans l'ombre du roi absolu du biathlon, l'homme qui a dominé la discipline de 2012 à 2018.

La tâche s'annonce ardue et la pression immense pour le Jurassien de 28 ans, 3e des deux dernières saisons en Coupe du monde, Fourcade ayant porté à bout de bras la discipline en France durant la dernière décennie. Mais le challenge colle au caractère de celui qui est surnommé "le Morbac" par ses coéquipiers pour son aptitude à ne rien lâcher sur la piste.

Fillon-Maillet sait ce qu'il veut et n'attendait que le départ de son illustre coéquipier pour s'émanciper.

"On m'a donné la casquette de leader et ça me convient, déclare-t-il. Mes objectifs vont dans ce sens-là. J'essaye de montrer mon appartenance à l'élite du biathlon. Je n'ai pas envie de me cacher derrière des petits objectifs pour me rassurer. Je veux dire ouvertement ce que je souhaite faire et ce que j'ai vraiment envie de faire."

Le Français n'a jamais occulté ses hautes ambitions mais la présence de Fourcade limitait forcément ses possibilités. Le quintuple champion olympique ayant rangé skis et carabine, une place se libère et Fillon-Maillet a hâte de l'occuper, lui qui ne compte que 3 petits succès sur le circuit.

- "Impatient de me libérer" -

Un monde sépare encore Quentin Fillon-Maillet de Johannes Boe, double tenant du gros globe de cristal et encore grand favori à sa propre succession. Mais il progresse à toute vitesse.

Même s'il avait été quelque peu éclipsé en février dernier aux Mondiaux d'Anterselva par la révélation Emilien Jacquelin, sacré sur la poursuite, Fillon-Maillet avait tout de même démontré sa capacité à être à l'heure lors des grands rendez-vous en décrochant deux médailles d'argent (sprint, mass start), renforçant son statut d'héritier potentiel de Fourcade.

"Il peut encore gratter de la régularité au niveau du tir et du ski mais il peut clairement assumer une relève sportive. Il a un côté travailleur et volontaire et il motive les autres athlètes", explique ainsi Vincent Vittoz, l'entraîneur des Bleus.

Fillon-Maillet assure de son côté avoir "de bonnes sensations" et avancer "dans la sérénité", malgré un petit manque de repères du fait de la non-participation des Bleus, pour cause de Covid-19, aux sélections norvégiennes, traditionnelle répétition générale juste avant le redémarrage de la saison.

"Je suis très impatient de me libérer. L'objectif de la saison est vraiment d'aller chercher la victoire à chaque course. J'ai travaillé pour ça", confie-t-il.

Il a notamment mis l'accent sur l'aspect psychologique, prépondérant quand on aspire à jouer les premiers rôles au classement général.

"L'objectif du gros globe de cristal m'oblige à être meilleur partout et ça passe par le mental. J'ai envie d'affirmer mon caractère sur la piste et en dehors", affirme-t-il. Paroles de leader.

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