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Vendée Globe: Dalin seul dans les 40es rugissants, Ruyant scie son foil

Pour son premier tour du monde, Charlie Dalin mène avec brio la flotte du Vendée Globe et navigue seul, vendredi, dans la zone réputée violente des 40es rugissants quand son poursuivant direct Thomas Ruyant a dû scier la partie de son bateau endommagée.

Dalin, marin de 36 ans à la barre d'un voilier de toute dernière génération (Apivia) qui peut presque voler grâce à deux foils (appendices latéraux), en a enfin terminé avec la descente de l'Atlantique, particulièrement lente.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, il a été le premier à entrer dans les 40es sud, une zone située entre les 40e et 50e (50es hurlants) parallèles sud. Régater dans cette zone est connu comme l'exploit maritime ultime en raison des déferlantes ou des vents violents et où la température chute drastiquement.

Deux navigateurs, le Britannique Nigel Burgess (1992) et le Canadien Gerry Roufs (1997), l'ont d'ailleurs payé de leur vie. En 1989, le monocoque de Philippe Poupon s'était couché sur le flanc, victime d'une déferlante. Il avait été sauvé par Loïck Peyron qui l'avait aidé à redresser son ketch.

Dalin se dirige vers l'un des points de passage obligés du Vendée Globe, le Cap de Bonne-Espérance.

Il devrait atteindre lundi la pointe sud de l'Afrique, soit trois jours de plus que ce qu'avait mis Alex Thomson lors de la dernière édition en 2016 (17 jours et 23 heures).

Mais il pourrait voir arriver bien vite Louis Burton (Bureau Vallée 2), qui, à la barre du bateau +volant+ de première génération qui avait remporté le dernier Vendée Globe sous la houlette d'Armel Le Cléac'h, a pris une option de route plus courte.

- 'A quatre pattes' -

"C’est parti depuis hier soir (jeudi). J’espère que les jours à venir vont payer et que les places (pour moi, ndlr) vont remonter, pour me faire entrer dans l’Indien en bonne position", a indiqué vendredi Burton, actuellement huitième au classement.

"On est parti pour trente jours de très grande vitesse, il va falloir réussir à se reposer, ce qui n’est pas évident; on va se déplacer à quatre pattes, avec des coups de frein intempestifs qui ne sont pas évidents et de l’eau en permanence sur le bateau. Pour ceux qui jouent à l’avant, c’est déjà le début de la bagarre, un vrai combat psychologique durant le mois qui vient, jusqu’au cap Horn", a prévenu Burton, septième du Vendée Globe 2016/2017.

Classé deuxième, Thomas Ruyant (LinkedOut), est lui dans le sillage de Dalin mais il a laissé filer les milles entre lui et le leader ces dernières heures.

Après avoir constaté mercredi que son foil bâbord était bien fissuré, il a dû couper un bout de l'appendice.

"Je viens de couper mon joli foil", a raconté Ruyant dans une vidéo où on le voit, harnaché, découper la partie haute de l'appendice à l'aide d'une scie.

"Il a fallu que je sorte du bateau pour opérer. Il a quand même fallu que je me suspende au-dessus du foil: j’ai retiré environ deux mètres", a poursuivi le Nordiste.

Autre grand favori de la course également handicapé par un problème structurel, le Gallois Alex Thomson a renforcé les réparations qu'il a opérées ces derniers jours. L'ancien leader est tombé à la 11e place, à 645 nm (1195 km) de Dalin mais semblait revenir dans la course vendredi soir.

Au dix-neuvième jour de course, il n'y a eu qu'un seul abandon, celui de Nicolas Troussel (Corum L'Epargne) après un démâtage le 16 novembre au large du Cap-Vert.

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