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Le slalomeur Jean-Baptiste Grange, double champion du monde toujours impeccable sur et hors des skis, arrête sa carrière à 36 ans, la fin d'une époque pour le ski alpin français.
"JB, c'est la classe", aime à répéter son dernier entraîneur, l'Italien Simone Del Dio. Un bon résumé du personnage Jean-Baptiste Grange, qui a marqué les suiveurs plus ou moins proches du ski alpin en 17 ans de carrière.
Le public d'abord, se souviendra sûrement des deux titres de champion du monde de l'enfant de Valloire (Savoie), dont les parents ont été membres de l'équipe de France de ski dans les années 1970.
En 2011 à Garmisch (Allemagne), Grange est récompensé une première fois après plusieurs années à tutoyer les sommets.
En 2015 il n'est plus qu'outsider après plusieurs saisons marquées par les ennuis physiques (dos, genou) lorsqu'il crée la surprise à Beaver Creek avec un deuxième titre.
Grange avait également décroché une médaille de bronze mondiale en 2007 à Are (Suède) mais il était reparti frustré de Val d'Isère à domicile en 2009, sans podium, alors qu'il était au sommet et qu'il avait remporté cette année-là le petit globe du slalom, le dernier gagné par un Français.
Il n'a en revanche pas réussi à décrocher de médaille olympique en trois tentatives (trois sorties de piste en 2006, 2014 et 2018, il était blessé en 2010).
- "Une aventure incroyable" -
"Ce fut une aventure incroyable débutée au plus jeune âge dans mon village de Valloire, mis sur la voie par une famille de skieurs sur qui j'ai pu m'appuyer depuis, toujours avec dévouement et discrétion. Une aventure qui aurait pu s'arrêter brusquement dès l'âge de 11 ans suite à 2 hernies discales. Animé par cette passion folle du ski de compétition, je me suis battu pour réaliser mes rêves d'enfant et les vivre sur les skis jusqu'à 36 ans", écrit-il sur son compte Instagram.
"J'ai consacré ma vie à ce sport, dans les détails, et il me l'a bien rendu, me faisant vivre des moments inoubliables!"
Loué par ses pairs pour son professionnalisme et sa sérénité, il a surmonté, armé de son sourire timide, de nombreuses blessures, dont une dernière grave, au genou gauche, en janvier 2020.
Il était revenu, une fois de plus, fin 2020, pour deux dernières saisons donc, loin des podiums mais toujours au niveau avec plusieurs top 10 en Coupe du monde. Il n'avait pas réussi à terminer la course des Mondiaux de Cortina d'Ampezzo (Italie) il y a deux semaines.
- "Sage" -
"+JB+ est resté très simple, posé, travailleur, réfléchi, sage, expliquait en janvier son coéquipier Victor Muffat-Jeandet. +JB+ a toujours été la classe du slalom. Très bien posé, très bon techniquement, très bon dans les figures. Malgré les changements de matériel et l'évolution du slalom -ce n'est plus du tout le même sport par rapport à 2008- il a su se remettre en question et évoluer, mais en gardant son style."
Avec huit slaloms gagnés en Coupe du monde (plus un combiné), il est le 3e Français le plus victorieux dans la discipline après Jean-Noël Augert (13) et Patrick Russel (9), juste devant Clément Noël (7), à qui il a passé le témoin ces dernières années.
Il avait pris avec son compère Julien Lizeroux le rôle de vieux sage de l'équipe de France et prend donc sa retraite comme lui cette saison, tournant définitivement une page dorée du ski français.
Papa d'une petite fille, Jean-Baptiste Grange fera ses adieux à la compétition lors des deux derniers slaloms de la saison à Kranjska Gora (Slovénie) la semaine prochaine puis à Lenzerheide (Suisse) le 21 mars.
