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Coupe d'Europe de rugby: à Bordeaux-Bègles, l'indispensable Matthieu Jalibert

Privé sur commotion de la fin du Tournoi des six nations après s'être replacé sur l'échiquier des ouvreurs tricolores, Matthieu Jalibert a retrouvé, dès son retour contre Bristol, la fulgurance qui le caractérise et qui sera indispensable à Bordeaux-Bègles pour écarter, dimanche, le Racing 92 de la Coupe d'Europe.

Voilà un débat de riches qui n'est pas prêt de s'étioler. A la question "quel est le meilleur dix actuel en France?", les Toulousains répondent d'une seule voix Romain Ntamack (20 sélections à bientôt 22 ans), titulaire du poste lors de la Coupe du monde 2019 au Japon et performant depuis aux côtés de l'indispensable Antoine Dupont, son partenaire en club.

Les Bordelais penchent plutôt pour Jalibert (12 sélections). De six mois l'aîné de Ntamack, il avait eu la malchance de se blesser gravement au genou pour sa première cape, en février 2018, contre l'Irlande.

Trop juste pour embarquer pour le Japon, c'est d'abord dans l'ombre du Toulousain qu'il a vécu les rassemblements du XV de France à Marcoussis avant de retrouver la lumière et de s'imposer au cours du dernier semestre.

De par ses performances, son leadership, son aura, "Matthieu, c'est une masterclass", résume le demi de mêlée girondin Maxime Lucu.

La saison dernière, jusqu'à l'arrêt brutal du Top 14 en raison de la pandémie, Jalibert atteignait des sommets et son talent, conjugué à celui du centre fidjien Semi Radradra et de l'ailier argentin Santiago Cordero, faisait basculer les matches du côté du leader incontesté du championnat.

Radradra parti à Bristol durant l'intersaison, Cordero à l'infirmerie pendant trois mois à la suite d'une luxation de l'épaule, il est désormais le principal dépositaire du jeu girondin.

- "Il déteint sur les autres" -

L'UBB n'est jamais aussi forte que quand il est là et devient quelconque quand il est absent. "Quand on joue avec Matthieu, l'équipe a confiance en Matthieu", explique le manager Christophe Urios, qui apprécie le côté orgueilleux de son joueur.

"Il aime ces matches de haut niveau en club de la même façon qu'il aime jouer avec l'équipe de France", poursuit le technicien. "Quand tu as des joueurs comme ça dans ton effectif et notamment au poste de numéro 10, ça déteint sur les autres".

"L'enchaînement de titularisations avec le XV de France m'apporte de la confiance", confirme l'intéressé. "Cela montre que je suis capable de tenir le rang au niveau international et quand je reviens en club, je sens que j'ai pris une autre dimension et j'essaie d'apporter à mes coéquipiers de la sérénité et du contrôle quand c'est compliqué".

Pour son match de reprise post-commotion, face à Bristol (36-17) le week-end dernier, Jalibert a fait du Jalibert en prenant ses responsabilités. Il a inscrit les 22 premiers points des siens: cinq pénalités (à cinq sur six) et surtout l'essai du break de l'UBB, également transformé, en attaquant la ligne comme il l'aime tant.

"Il a passé un cap dans son jeu, il est capable d'alterner parfaitement", analyse son capitaine Jefferson Poirot. "Il assume son statut, il s'est prouvé qu'il pouvait concurrencer Romain Ntamack".

Dimanche, le match à distance reprendra entre les deux pépites: le Toulousain à Clermont, le Bordelais contre le Racing 92.

A l'expérience du club francilien, finaliste de la Coupe d'Europe l'an dernier, Jalibert opposera son insouciance. "Ce match va être aussi dur que Bristol, voire plus dur. Mais on ne connaît pas la pression, on va découvrir", se délecte-t-il, l’œil brillant.

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