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F1: Charles Leclerc, le Prince maudit de Monaco

"Je commence à être habitué"... Le Monégasque Charles Leclerc (Ferrari), qualifié en pole position, a dû abandonner juste avant le départ du Grand Prix de Monaco, course qu'il n'a jamais finie en Formule 1 ou en Formule 2 depuis 2017.

Il n'y avait qu'à voir son visage dans les stands. Dépité. Les yeux dans le vide. Leclerc réalisait doucement qu'il venait de perdre une chance immense de s'imposer à domicile pour la première fois, devant ses proches et ses fans.

Car il avait (presque) tout fait parfaitement, après avoir pris le meilleur temps des qualifications samedi. Une pole position souvent synonyme de victoire en Principauté, tant les dépassements sont quasiment impossibles dans ces rues qu'il connait par coeur.

Mais voilà, sa monoplace est restée bloquée au garage, la faute à un arbre de transmission trop endommagé pour prendre le départ. Samedi, après avoir réalisé le meilleur temps, Leclerc a encore voulu s'améliorer. Un autre tour à frôler les rails de sécurité.

De trop près cette fois: le pilote est parti à la faute dans le virage de la Piscine, finissant sa course dans dans ces rails.

- "Très, très difficile" -

Samedi soir puis dimanche midi, Ferrari s'était voulue rassurante. L'écurie affirmait que son pilote partirait bien en pole position, la voiture n'ayant pas de "dommage apparent".

Dimanche, Leclerc a donc pris le volant pour les tours de chauffe. C'est là que le couperet est tombé: la Ferrari avait sa transmission cassée, et Leclerc son rêve envolé.

"Dans le garage, c'était très, très difficile", a-t-il avoué peu après. "Mais désormais, je suppose que je m'habitue à ce sentiment à Monaco, malheureusement".

"Je n'ai jamais terminé une course ici. Cette année, je ne la commence même pas, alors que je devais partir de la pole... C'est difficile", a continué Leclerc, qui est en F1 depuis 2018.

Chez lui, le Monégasque a toujours dû abandonner depuis 2017 après des problèmes techniques ou des accrochages. Que ce soit en 2017 en Formule 2, l'antichambre de l'élite, ou bien en F1 en 2018 (avec l'écurie Sauber) puis en 2019, pour sa première saison avec Ferrari. En 2020, le GP a été annulé en raison de la pandémie.

Leclerc a gagné ses deux seuls Grands Prix en 2019, en Belgique et en Italie. Et Ferrari, qui n'a plus gagné en F1 depuis le 22 septembre 2019, a connu en 2020 sa pire année depuis 1980, terminant 6e mondiale.

C'est peu dire que la pole position était l'espoir d'une renaissance pour l'écurie la plus titrée de l'histoire de la F1. Ferrari a tout de même pris la deuxième place à Monaco grâce à l'Espagnol Carlos Sainz, arrivée cet hiver en provenance de McLaren. Mais avec Leclerc, c'est un doublé sur le podium qui s'offrait à elle.

"Je me sens mal pour l'équipe, les mécaniciens ont fait un énorme travail essayer de tout vérifier... C'est dommage pour tout le monde", a ajouté Leclerc, tout en félicitant Sainz pour sa performance.

- La vie devant lui -

Sur la grille de départ, la Ferrari manquait cruellement sur la première place. Une aubaine pour le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull), parti de la 2e place comme prévu mais sans personne devant lui pour l'empêcher de gagner après les 78 tours.

Leclerc est désormais 6e d'un classement dominé par Verstappen qui, au même âge que le lui, mène pour la première fois le championnat du monde.

Lors de la cérémonie protocolaire avant le départ, on a vu le Prince Albert enlacer chaleureusement Leclerc et lui glisser quelques mots de soutien. Peut-être lui a-t-il dit que son heure viendrait, à lui aussi.

Né le 16 octobre 1997 à Monte-Carlo d'un père, Hervé, qui a été pilote de Formule 3 et a disparu en 2017, Leclerc a la course dans le sang. Et la vie devant lui pour imiter Louis Chiron, seul Monégasque à avoir remporté, en 1931, le Grand Prix de Monaco en 78 éditions.

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