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WRC/Rallye de Sardaigne: Ogier en patron, doublé Toyota devant Neuville

Sébastien Ogier (Toyota) a frappé un grand coup en remportant dimanche le rallye de Sardaigne, devant son coéquipier Elfyn Evans et Thierry Neuville (Hyundai), au bout d'une semaine où il a montré, une fois de plus, la maîtrise d'un septuple champion du monde.

Le Gallois, jamais dans le coup pour la victoire, s'est fait encore une grosse frayeur dans le dernier gué de la Power Stage finale, qu'il a abordée trop vite et où son moteur, noyé, a calé puis mis de longues secondes à redémarrer. Mais il a finalement sauvé sa deuxième place et le doublé Toyota.

Grâce à cette 52e victoire en WRC, dont quatre en terre sarde, le septuple champion du monde français, passé en tête samedi après l'arrêt d'Ott Tänak (Hyundai) dans l'ES12, creuse encore l'écart sur Evans au championnat: 106 points à 95, soit 11 points d'avance sur son jeune coéquipier.

"Ça a été un week-end incroyable ! On a fait du bon boulot pendant notre test (avant le rallye), la voiture fonctionnait beaucoup mieux qu'au Portugal. On a fait une super journée vendredi et hier (samedi) on a même réussi à passer en tête. C'est très bon pour le championnat. Merci à l'équipe !", a réagi Ogier sur son compte Twitter.

C'est vendredi qu'il a construit une victoire à laquelle il ne croyait pas vraiment. Obligé de balayer la piste en tant que leader du championnat, ce qui lui est déjà arrivé très souvent, il n'a commis aucune erreur et a surtout perdu un minimum de temps sur Tänak qui se promenait en tête: 36 secondes dans les huit premières spéciales.

- Latvala épaté -

Sur des pistes très piégeuses, truffées de cailloux, bordées de rochers et de fossés, Maître Ogier a attendu patiemment que des incidents frappent les pilotes Hyundai, comme au Portugal. Ils sont arrivés samedi en l'espace de quelques heures, pour Tänak dans l'ES12, puis pour Dani Sordo dans l'ES15, alors qu'il était bien accroché à la deuxième place.

Pour des raisons similaires, un écart de trajectoire sanctionné par un choc contre un rocher pour l'Estonien, un autre conclu avec une roue dans le fossé provoquant un demi-tonneau pour l'Espagnol, réputé pour sa constance. "Il n'y a pas grand-chose de positif à retenir de ce week-end", a résumé Sordo, qui comme Neuville n'était pas en confiance dans sa voiture.

Pour préparer le grand retour du Safari Rally au calendrier mondial, fin juin au Kenya, Hyundai avait commencé à modifier beaucoup de choses sur les i20 officielles, notamment au niveau des suspensions. Cela n'a pas été favorable à Neuville ni à Sordo qui se sont battus tout le week-end avec des sensations qui ne leur convenaient pas.

"Il faut féliciter toute l'équipe, car nous avons une voiture très rapide. Il faut juste la rendre plus fiable et faire moins d'erreurs", a tempéré Tänak, champion du monde 2019, chez Toyota, et vraiment pas en réussite ce printemps.

L'Estonien aura du mal à renverser la tendance actuelle, très favorable à Ogier, mais il en est capable, car il est l'un des plus doués de sa génération. Il va devoir faire un sans-faute face à Ogier, 37 ans, plus que jamais le patron du WRC, et dans la meilleure écurie actuelle, dirigée par son ancien coéquipier chez VW, Jari-Matti Latvala.

"J'ai vu dès jeudi que Seb était très motivé", disait déjà Latvala, vendredi soir, épaté par la première journée parfaite du Français en terre sarde. "Il peut vraiment gagner ce rallye", avait-il ajouté, et il avait vu juste.

Le prochain grand rendez-vous du WRC aura lieu au Kenya, du 24 au 27 juin. Ce sera le retour du Safari Rally, absent du calendrier depuis 19 ans, et tous les pilotes seront à armes égales, ne connaissant pas le parcours inédit, au nord-ouest de Nairobi.

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