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Finale NBA: Antetokounmpo entre dans la cour des grands

Auteur d'une prestation historique mardi avec 50 points marqués et le titre NBA à la clef, l'intérieur des Bucks Giannis Antetokounmpo est entré dans la légende et a fait taire définitivement les doutes sur sa capacité à gagner.

Durant cette série, le "Greek Freak" avait déjà placé la barre très haut, avec deux matches consécutifs à 42 et 41 points, sans aucune baisse de rythme.

Mais mardi, l'enfant d'Athènes a fait plus fort encore avec une performance digne des 55 points de Michael Jordan lors de la finale 1993 ou du match de titan de LeBron James au Game 7 en 2016.

"Je me suis fait plaisir à regarder l'excellence ce soir", a tweeté, après le match, Stephen Curry, triple champion NBA. "L'excellence! Félicitations frère."

Déjà dominant depuis plusieurs saisons, Antetokounmpo a franchi un palier pendant ces play-offs et plus encore pendant ces derniers matches de la finale.

Souvent critiqué pour ses envies de jouer comme un arrière, attiré par les grands espaces, le quintuple All-Star a complètement épuré son registre.

Il n'a quasiment joué qu'à l'intérieur de la ligne à trois points et passé beaucoup moins de temps balle en main, ce qui a permis aux Bucks de garder du rythme en attaque et de jouer sur ses forces.

Si le petit intérieur Jae Crowder l'a bien perturbé sur quelques possessions (6 balles perdues sur le match), nul ne pouvait vraiment arrêter Antetokounmpo mardi.

Tir à quatre mètres, "spin move" (enroulement de son défenseur), claquette sur rebond offensif, lay-up, l'intérieur au sourire dévastateur a sorti la boîte à outils.

Après son contre d'anthologie sur Deandre Ayton en fin de match 4, le demi-dieu grec a encore signé 5 "blocks", dont plusieurs à haute altitude.

- "Sur le toit du monde" -

Tout au long de la série, Antetkounmpo a fait preuve d'un engagement physique total, constamment prêt à s'envoler pour détourner un ballon adverse ou rabattre dans le cercle la passe d'un équipier.

Il s'agit bien du même joueur qui s'est plié le genou gauche sur une mauvaise réception lors de la finale de Conférence face à Atlanta, le 29 juin.

Après avoir manqué les deux dernières rencontres face aux Hawks, il a finalement pris le départ de la finale, décollant pour capter une passe lobée quelques secondes seulement après le coup d'envoi.

Le triomphe du "Greek Freak", sacré meilleur joueur de la finale à 26 ans seulement, c'est celui d'un type normal, qui ne s'est jamais pris pour une star.

Jamais, malgré les récompenses individuelles qui s'accumulaient déjà, l'intérieur de 2,11 m n'a levé le pied.

"C'est un être humain encore plus fantastique que n'est le joueur", lui a rendu hommage son entraîneur, Mike Budenholzer, mardi.

Ce sacre lui suffira-t-il pour faire l'unanimité, lui qui malgré deux titres de meilleur joueur de la saison en 2019 et 2020 était jusqu'ici systématiquement relégué derrière les grandes vedettes de la ligue?

Il y a quelques heures encore, l'arrière de Portland CJ McCollum et le meneur de Brooklyn Spencer Dinwiddie suggéraient le nom de son équipier Khris Middleton comme candidat au titre de meilleur joueur de la finale, qu'Antetokounmpo dominait pourtant de la tête et des épaules.

Mardi, après la victoire des siens, le héros du jour a envoyé un message.

"Ceci devrait permettre à chaque personne, à chaque enfant de croire en ses rêves", a lancé Antetokounmpo. "Ayez foi en ce que vous faites. (...) Ne laissez personne vous dire qui vous pouvez être ou ce que vous ne pouvez pas faire."

Fils d'immigrés nigérians arrivés en Grèce en 1991, Giannis et trois de ses frères sont nés et ont grandi à Sepolia, un quartier défavorisé d'Athènes.

L'aîné Francis était lui resté au Nigeria quand ses parents ont émigré en Grèce.

Durant des années, le quotidien des Antetokounmpo a été marqué par la précarité, ponctué de petits boulots et de vente à la sauvette.

"Il y a huit ans, je ne savais pas où je trouverais mon prochain repas", a raconté le meilleur joueur de la finale, après le match. "Ma mère vendait des trucs dans la rue. Et aujourd'hui, je suis ici, assis sur le toit du monde."

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