Accueil Sport

Chaleur et humidité font des ravages: l'énorme coup de gueule des joueurs de tennis aux Jeux Olympiques

"On n'a jamais joué dans des conditions aussi extrêmes": plusieurs joueurs du tournoi olympique de tennis ont haussé le ton après le premier jour de compétition à Tokyo, où règne une chaleur étouffante sur les courts et réclament des changements dans l'organisation.

"Les conditions sont vraiment difficiles. Aujourd'hui (samedi) était vraiment le jour le plus chaud (depuis notre arrivée). Et avec l'humidité qui s'ajoute, c'est vraiment brutal. D'autant que les courts en dur absorbent tout ça, et que la chaleur reste enfermée", a déclaré Novak Djokovic, après sa victoire face au Bolivien Hugo Dellien (139e).

Le N.1 mondial, grand favori pour le titre olympique, a disputé son premier match samedi au beau milieu de l'après-midi, alors que les températures dépassaient les 32 degrés à l'ombre sur les courts de l'Ariake Tennis Park. Tout comme son dauphin au classement mondial, le Russe sous bannière neutre, Daniil Medvedev, qui a aussi souffert de la touffeur.

On "n'a jamais joué dans des conditions aussi extrêmes", a aussi dénoncé l'Espagnole Paula Badosa. "En Australie ou à l'US Open, il fait aussi très chaud, mais ici ce qui te tue le plus, c'est l'humidité qui t'épuise", a ajouté la joueuse de 23 ans.

"La tête qui tourne"

Avec cette chaleur humide, "on récupère moins vite, les jambes bougent moins vite. Un échange et on a le coeur qui monte très haut tout de suite. Dès qu'il y a un échange de cinq, six frappes, on a l'impression d'avoir joué trente minutes, la tête qui tourne... ", a expliqué le Français Gilles Simon après sa défaite face au Bélarusse Egor Gerasimov.

Mais ces conditions n'ont pas rebuté tout le monde: "C'est super de jouer dans ces conditions. J'ai grandi en jouant dans la chaleur", s'est réjoui la Grecque Maria Sakkari, tout en comprenant que de telles conditions puissent perturber les autres joueurs.

Djokovic, très impliqué dans la création d'un syndicat de joueurs de tennis (PTPA), et Medvedev ont eux appelé à retarder le début des matches pour pouvoir disposer de températures plus clémentes. "Ce qui peut être fait, c'est de retarder le début des matchs à l'après-midi et de jouer jusqu'à minuit", au lieu de débuter à 11h00 (locales). "J'ai entendu dire qu'il y avait un couvre-feu à minuit ici pour le tennis, mais même comme ça (...) ça nous laisse encore sept heures pour jouer", a expliqué le Serbe.

"Il y a de la lumière sur les courts. Je ne comprends pas pourquoi ils ne décalent pas. Cela faciliterait la vie de beaucoup de joueurs de tennis ici", a argumenté "Djoko" qui peut, s'il s'impose à Tokyo et s'offre l'US Open, réaliser le rarissime "Golden Slam", à savoir remporter tous les titres majeurs une année olympique.

30 secondes de plus

L'autre sujet de mécontentement, le temps de repos aux changements de côté réduit à une minute, n'irrite plus les joueurs. Ils ont été entendus par la Fédération internationale de tennis (ITF) qui a annoncé dimanche que le temps de repos serait désormais d'1 min 30, comme cela a habituellement court dans les autres tournois.

"Le protocole sur les fortes chaleurs a été mis en place dès ce samedi, au moment où la température a dépassé 30,1 degrés", avec notamment une pause de 10 minutes accordée entre les 2e et 3e set, a indiqué l'instance. L'ITF n'a en outre pas exclu de suspendre les matches "si les températures augmentent encore", mettant en place un comité consultatif, composé du juge-arbitre, des services médicaux et des organisateurs, pour surveiller la situation.

L'été à Tokyo, les températures oscillent traditionnellement entre 32 et 35 degrés, avec une l'humidité entre 70 et 80%. Cette combinaison chaleur-humidité, particulièrement éprouvante pour l'organisme, faisait partie des principales craintes des sportifs venant à Tokyo.

Plusieurs d'entre eux ont mis en place des protocoles avant leur venue au Japon pour tenter de préparer leur corps à ces conditions extrêmes. Mais cela n'aura pas forcément suffi: vendredi, la Russe Svetlana Gombeova s'est ainsi évanouie, victime d'un "coup de chaud" lors des qualifications pour le tir à l'arc.

À lire aussi

Sélectionné pour vous