Accueil Sport

JO-2020: déjà l'argent pour la judoka Cysique, l'impatiente

Prendre tout ce qu'il y a à prendre, tout de suite: la jeunesse de l'équipe de France de judo a encore frappé lundi chez les -57 kg avec la médaille d'argent de Sarah-Léonie Cysique, plutôt programmée pour Paris-2024 mais finalement passée tout près de l'or olympique.

Elle l'avait dit discrètement avant le début des JO: Paris en 2024, oui, mais une médaille à Tokyo était aussi "dans un coin de sa tête". Celle qu'elle a décrochée lundi est d'argent mais elle aurait pu être en or. Car la jeune Française (23 ans), déjà deux fois en bronze aux Championnats d'Europe, avait parfaitement débuté sa finale face à la Kosovare Nora Gjakova.

Mais le combat a été interrompu peu après une minute par l'arbitre qui, un peu à la surprise générale, a disqualifié la Française pour "action dangereuse", pour elle-même en l'occurrence, quand elle a appuyé sa tête sur le tapis.

"J'avoue que j'étais un peu dans l'incompréhension. Pour moi, je ne fais pas d'action dangereuse. Donc il y a un sentiment d'injustice mais c'est le sport et les arbitres sont là pour juger selon leur vision. S'ils considèrent que j'ai fait action dangereuse, je dois l'accepter, même si je ne suis pas en accord", a déclaré Cysique après son combat.

- "Cyso la Découpe" -

Le sentiment était partagé par Sandrine Vandenhende, qui entraîne Cysique en l’absence de sa coach habituelle Lucie Decosse, qui vient d'avoir un enfant.

"J'ai l'impression que c'est une application bête et méchante du règlement. Je trouve ça très, très dur pour une finale. De mémoire, je n'ai jamais vu ça. Ca a été écourté et sur une action tout part en fumée", a regretté l'ancienne championne olympique et du monde.

Mais au-delà de la frustration de l'instant, la médaille de Cysique est venue confirmer l'immense potentiel de la jeune championne, ainsi que la vigueur de l'équipe de France de judo, qui maintient son rythme d'une médaille par jour après le bronze samedi pour Luka Mkheidze (22 ans) et l'argent dimanche pour Amandine Buchard (26 ans).

Avec trois médailles avant même l'entrée en lice des géants Clarisse Agbégnénou et Teddy Riner, le bilan est déjà bon et très encourageant à trois ans des Jeux de Paris, où Cysique reviendra à la charge.

Car la native de Sarcelles, qui a grandi dans la région rémoise, ne traîne pas en route. Celle qui est surnommée "Cyso la Découpe", a montré lors de son parcours au Budokan, notamment lors d'une superbe demi-finale contre la Canadienne Jessica Klimkait, championne du monde et N.1 mondiale, qu'elle n'était déjà plus dans une logique d'observation ou d'apprentissage.

- la patronne -

"Après la demi-finale j'étais super heureuse de prendre une médaille et je crois que ça s'est vu, je n'ai pas pu contenir mes émotions. Mais en finale, j'étais vraiment persuadée de revenir avec l'or", a-t-elle expliqué.

Le soutien, sonore, de ses copines Amandine Buchard et Romane Dicko, qui visera à son tour l'or vendredi chez les +78kg, n'a pas suffi et le scenario du combat restait tout de même "en travers de la gorge" de la N.6 mondiale.

"Pour le moment, c'est surtout de la frustration et je ne réalise pas vraiment que je suis vice-championne olympique. Je m'en veux, d'ailleurs, de ne pas profiter pleinement de cette médaille. J'espère que ce soir ça sera un peu passé", ajoutait l'impatiente.

Mais son ambition est partagée par l'encadrement. "L'idée pour elle ça va être d'enfoncer le clou, de montrer que c'est elle la patronne de la catégorie. Elle est très jeune et elle a déjà le niveau. Pour moi, elle a le potentiel pour être championne olympique", a estimé Vandenhende.

À lire aussi

Sélectionné pour vous