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JO-2020: Manon Audinet et Quentin Delapierre, vent nouveau sur la voile

Qualifiés pour l'épreuve olympique de voile en catamaran Nacra 17, dont les régates débutent mercredi à Enoshima, Manon Audinet et Quentin Delapierre n'espèrent rien d'autre "qu'une médaille", dans cette discipline qui se veut plus spectaculaire.

Le retour des bateaux volants: attractions de la dernière édition du Vendée Globe, le tour du monde à la voile en solitaire et sans escale, les "foils" font leur apparition aux Jeux. Ces ailerons sous la coque, qui donnent l'impression que le bateau vole au-dessus de l'eau, sont un argument majeur du nouveau spectacle que veut proposer la voile à Tokyo et une nouvelle donne que veut exploiter le duo français.

Parmi les dix séries olympiques de voile, seul le Nacra 17, un catamaran d'environ cinq mètres, déjà présent en 2016 à Rio, dispose de cette innovation. Pour les JO de Paris-2024, dont les épreuves de voile seront disputées à Marseille, la planche à voile sera elle aussi dotée d'un foil.

"Les foils ont changé beaucoup de choses, notamment sur la deuxième partie des régates, face au vent. Cela demande beaucoup d'explosivité et de coordination entre le barreur et l'équipier", explique à l'AFP Manon Audinet.

- Vent porteur -

Les deux marins vont vivre leur première expérience olympique, à 29 ans et moins de trois ans après s'être associés dans le Nacra 17. Leur ascension rapide, jusqu'à devenir vice-champions d'Europe en octobre 2020, a bousculé la hiérarchie de cette catégorie, dominée alors en France par Billy Besson et Marie Riou, présents à Rio.

Quentin Delapierre découvrait même le bateau il y a deux ans, même s'il dispose déjà de solides références avec deux victoires sur le Tour de France à la voile, en 2016 et 2018. Manon Audinet est beaucoup plus familière du bateau, et avait déjà remporté une médaille d'argent européenne en Nacra 17 en 2013.

"En course, les tâches sont réparties. Quentin est plus à sortir la tête et à faire la tactique, moi je dois m'occuper des réglages. Après, on communique tout le temps, et on peut inverser les rôles quand l'occasion le demande, c'est plutôt facile", explique Manon Audinet.

"On échange nos places parfois lors des entraînements pour se rendre compte de l'expérience de l'autre", poursuit Quentin Delapierre.

Parmi les 20 équipages, les tricolores font partie des prétendants à une médaille sur le bassin d'Enoshima, petite île située à une heure de train de Tokyo où ils avaient frappé un grand coup en remportant une Coupe du monde en août 2019.

Ils ont face à eux notamment le duo argentin Santiago Lange/Cecilia Carranza Saroli, qui tentera de conserver son titre acquis à Rio.

- Ouverture au grand public -

Depuis 2019, peu de compétitions ont eu lieu et même si les entraînements, délocalisés dans l'archipel des Canaries, ont pu continuer pendant le deuxième confinement, les repères en compétition manquent et la dernière officielle, dans les eaux près de Santander début mai, s'est conclue sur une 7e place.

Une médaille olympique permettrait au duo de prendre une autre stature et de continuer de mieux faire connaître les compétitions de voile olympique.

"Avant, l'accès aux foils était élitiste, aujourd'hui on le retrouve aussi pour le grand public. Sportivement, on a changé d'ère dans notre sport, on est dans la phase de démocratisation", veut croire Quentin Delapierre.

Tous deux accompagnent cette évolution avec une présence plus importante sur les réseaux sociaux et avec des vidéos léchées pour mieux faire connaître leur discipline.

"On essaie de s'inspirer du surf. On partage plein de valeurs, on évolue dans le même milieu mais on n'est pas aussi compétent qu'eux pour faire vivre l'expérience sportive. On essaie de montrer aux gens ce qui nous intéresse dans la performance", explique encore le barreur.

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