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Covid: 16 mois après, le grand retour des supporters marseillais au Vélodrome

Après plus de 16 mois d'absence à cause du Covid-19, les supporters de Marseille retrouveront samedi le stade Vélodrome pour un match amical, une occasion pour l'OM de tester son dispositif de contrôle sanitaire sur 30.000 personnes, une semaine avant la reprise du championnat.

Cette rencontre, une première avec autant de public en France depuis le début de la crise sanitaire au printemps 2020, opposera les Olympiens aux Espagnols de Villarreal (21h00), vainqueurs de la Ligue Europa au printemps. La dernière fois qu'il y a eu plus de spectateurs -près de 50.000- dans le temple du football marseillais, c'était... le 6 mars 2020, contre Angers (2-2).

"Je crois que c'était la plus longue attente de toute ma vie", soupire Hamza Baggour, "capo" du plus grand groupe de supporters de l'OM, les South Winners.

"Notre mégaphone, c'est le Vélodrome, l'endroit où l'on s'exprime. Sans lui, il ne reste rien", dit celui qui devra cependant encore patienter pour retrouver les tribunes: condamné pour les incidents survenus en janvier à la Commanderie, le centre d'entraînement envahi par des supporters hostiles à l'ex-président Jacques-Henri Eyraud, il est interdit de stade jusqu'en septembre.

- "Symbolique" -

"Ce n'est qu'un match amical", relativise-t-il. "Et si nos adhérents seront présents, aucune animation des groupes de supporters n'est prévue, ce n'est pas dans nos habitudes (pour un amical). Le retour au Vélodrome est certes symbolique mais l'important, c'est le championnat".

Après une saison terminée à la 5e place de Ligue 1, l'OM s'est profondément renouvelé cet été avec déjà huit recrutements.

Au bar "Albert", le patron, Nordine dit "Nono", sera lui bien présent samedi avec sa fille de 21 ans, comme il l'est depuis 1981 à presque tous les matches de l'OM. "L'OM, c'est mon identité, je suis marseillais et fier de l'être et j'ai inculqué cela à mes enfants", raconte-t-il.

Derrière son comptoir, une affiche donne le ton: "Toute personne arborant un symbole du PSG ne sera pas servie". A côté, des bouteilles portent les millésimes des participations de l'OM à la Ligue des champions, remportée par le club en 1993.

Accoudé au bar, Bernard Fakid, un ex-chaudronnier, 66 ans, se dit fan de l'OM depuis... 66 ans. Samedi, il sera dans les tribunes mais pas dans les virages, chasse gardée des groupes de supporters dont il craint les excès: "Ils se jettent les uns sur les autres pour faire la vague. Un collègue du Havre en est sorti avec un bras cassé".

Au club, on est aussi "très excité" à l'idée de retrouver le public au Vélodrome: "Avoir un stade qui sonne creux, cela ne fait plaisir à personne", souligne le directeur de la communication, Jacques Cardoze.

- "Ambiance de dingue" -

En amuse-bouche, l'OM a joué mi-juillet l'un de ses sept matches de préparation contre le Servette de Genève (3-1) chez les voisins de Fos-sur-Mer, devant 4.000 fans. "Il y avait une ambiance de dingue, ça a fait chaud au coeur des joueurs qui, on le sait, marchent aussi à l'émotion", poursuit l'ex-journaliste.

Pour samedi, "le club a fait le choix d'une jauge de 30.000 spectateurs", dit-il, pour "être prudent", tester "la mise en place du pass sanitaire" avant la reprise du championnat le week-end du 7-8 août à Montpellier et l'ouverture totale du Vélodrome (67.000 places) prévue pour OM-Bordeaux le 15 août.

Pour réaliser les contrôles sanitaires, d'une durée de 20 et 45 secondes par spectateur selon le retour d'expérience du match de Fos, le public est invité à se présenter deux heures avant la rencontre.

Quelque 150 personnes seront mobilisées pour scanner les QR codes (sur téléphone ou papier) avant les palpations de sécurité et le classique contrôle des billets. Mais des interrogations subsistent encore sur le respect des consignes.

"Si les gens arrivaient dans la dernière demi-heure, la moitié du stade raterait la première mi-temps. Il faut qu'un tiers du stade soit là dans la première heure", prévient Jacques Cardoze qui s'interroge aussi sur l'attitude des personnes refusées faute de justificatif.

"Mais ce devrait être extrêmement marginal", assure-t-il, soulignant qu'à Fos, seuls 70 des 4.000 spectateurs n'avaient pas pu rentrer.

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