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Karim Benzema devant la justice aujourd'hui pour l'affaire de la sextape

Le footballeur international français Karim Benzema est-il complice d'une tentative de chantage à la sextape sur son compatriote Mathieu Valbuena ? Après des années de débats et de coups tordus, la justice se plonge à partir de mercredi dans "l'affaire" qui a secoué le football français.

Attaquant star du Real Madrid, candidat au Ballon d'or dans la foulée de ses performances avec l'équipe de France qu'il a retrouvée au printemps, Benzema, 33 ans, comparait avec quatre coprévenus, accusés d'être les acteurs d'une tentative de chantage à la sextape. Le procès a débuté ce matin. Karim Benzema n'était pas présent. Au contraire de la victime présumée, qui apparait sur la sextape, Mathieu Valbuena. "J'ai eu peur pour ma carrière sportive, pour l'équipe de France. Je savais que si la vidéo sortait, ça allait être compliqué pour moi en équipe de France, comme on l'a vu par la suite", a déclaré Mathieu Valbuena ce matin lors du première jour du procès. Le milieu de terrain de l'Olympiakos (Grèce), 37 ans, était présent à l'ouverture des débats mercredi matin à Versailles, à l'inverse de son ex-coéquipier en équipe de France, Karim Benzema, prévenu.

Valbuena a expliqué avoir été prévenu de l'existence de cette vidéo compromettante par son ancien coéquipier Djibril Cissé. "Au début je n'y croyais pas à cette histoire, je pensais que c'était du bluff", a expliqué Valbuena. Djibril Cissé, lui-même victime d'un chantage similaire lors de sa carrière, lui a ensuite fait une description de la vidéo, dont il avait reçu un extrait sur WhatsApp. "Je me suis senti en danger, mon premier réflexe a été de porter plainte", a expliqué Valbuena, qui a précisé n'avoir jamais eu "l'idée de payer".

Un temps mis en examen dans ce dossier, Djibril Cissé a finalement bénéficié d'un non-lieu. Valbuena sera ensuite mis en relation avec un des maîtres-chanteurs présumés, puis avec Karim Benzema, lui-même en contact avec ces derniers. Cinq hommes sont poursuivis dans cette affaire de tentative de chantage. Le plus célèbre d'entre eux, Karim Benzema, accusé de complicité dans cette affaire, n'est pas présent à l'audience, son avocat ayant mis en avant les obligations "professionnelles" de la star du Real Madrid, qui a joué un match de Ligue des champions mardi soir en Ukraine et doit préparer le "Clasico" contre le FC Barcelone dimanche.

RAPPEL DE L'AFFAIRE

Lorsqu'il entre dans la chambre de Valbuena au centre d'entraînement de l'équipe de France à Clairefontaine (région parisienne) le 6 octobre 2015, Benzema prétend simplement aider son coéquipier à se débarrasser de ce problème de vidéo compromettante, un type de chantage qui semble assez répandu dans le milieu du football. Les détenteurs de la vidéo sont des "gros, gros voyous" prévient-il. Mais heureusement, Benzema peut lui présenter un ami, "quelqu'un de confiance", pour régler le problème.

Valbuena interprète au début les paroles de son coéquipier comme un simple "conseil amical", avant de se rendre compte que Benzema est lié aux instigateurs de cette tentative de chantage. En effet, si le joueur du Real Madrid ne parle à aucun moment d'argent, son ami chaudement recommandé n'est autre que Karim Zenati, un intermédiaire contacté par les deux maîtres-chanteurs présumés, pour mettre la pression sur Valbuena. Les deux hommes au début de cette affaire sont Axel Angot et Mustapha Zouaoui, des individus gravitant dans le milieu du football qui ont récupéré une vidéo intime de Valbuena. 

Cherchant à en tirer profit, ils essaient d'entrer en contact avec le joueur. Ils passent d'abord par un autre international, Djibril Cissé, un temps mis en examen avant de bénéficier d'un non-lieu, mais ce dernier refuse de les mettre en contact avec Valbuena et prévient son ancien coéquipier à Marseille de l'existence de cette vidéo. Ils transitent ensuite par Younes Houass, qui contacte Valbuena sur son téléphone avant d'être mis en relation avec "Luka", un policier sous couverture qui agit comme intermédiaire du plaignant.

Mais les échanges n'avancent pas et plusieurs fois c'est même "Luka" qui relance Houass, ce qui, selon la défense, constitue une provocation à l'infraction. Un argument qui sera finalement invalidé, après de longues péripéties judiciaires, par la Cour de cassation, la juridiction française la plus élevée. Angot, Zouaoui, Houass et Zenati seront jugés aux côtés de Benzema.

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