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L'horreur: un entraîneur de jeunes a violé des centaines de joueurs pendant une vingtaine d'année

Un nouveau scandale d'abus sexuel dans le foot a été révélé par les journalistes Romain Molina et Ed Aarons dans le très sérieux Guardian. 

"Les victimes présumées affirment que Patrick Assoumou Eyi - connu sous le nom de "Capello" - a abusé de garçons dans son ancien rôle d'entraîneur-chef de l'équipe gabonaise des moins de 17 ans et dans son rôle actuel de directeur technique de la Ligue de l'Estuaire, le plus haut ligue du pays", peut-on lire dans The Guardian.

"Certaines victimes ont affirmé qu'Eyi avait également fourni des garçons à d'autres personnalités du football pour les abuser", ajoute The Guardian. 

Le média britannique rapporte que le syndicat des joueurs, la Fifpro, a déposé une plainte à la FIFA concernant les allégations d'abus sexuels. "Nos enquêtes préliminaires ont fourni des preuves cohérentes de témoins crédibles qui parlent tous d'une pratique continue et bien ancrée consistant à forcer les jeunes joueurs à avoir des relations sexuelles comme condition préalable aux opportunités de football", a déclaré le syndicat.

"Si ces allégations sont effectivement vraies, c'est une preuve supplémentaire que le football est constamment exploité, à travers les ligues et les continents, comme un forum permettant aux agresseurs d'accéder, de préparer, d'extorquer et d'agresser les joueurs. Il faut faire davantage pour empêcher ces horribles abus et nous appelons les instances dirigeantes du football à agir de toute urgence", ajoute encore la Fifpro.

Plusieurs victimes présumées ont parlé au Guardian. Une victime présumée qui a joué pour l'équipe gabonaise des moins de 17 ans entre 2015 et 2017 a affirmé avoir été agressée à plusieurs reprises par l'entraîneur au cours de sa carrière avec l'équipe nationale. "Il m'a forcé à avoir des relations sexuelles avec lui", a déclaré le joueur. "C'était la condition pour rester dans l'équipe nationale. A l'époque, j'ai quitté mon village pour aider ma famille. Je vivais dans la capitale [Libreville] et devenir footballeur professionnel était le seul moyen de sortir de la misère. Alors j'ai fait ce que j'avais à faire pour les aider."

Il a ajouté : "Capello a violé tellement de garçons. Il allait parfois à la campagne pour en trouver de nouveaux. Il a profité de la pauvreté et a également donné quelques garçons à d'autres fonctionnaires. Dans notre équipe nationale, la majorité a dû faire l'amour. C'est la réalité du football gabonais depuis des décennies mais personne ne peut arrêter le système. Les prédateurs sont trop nombreux… nous avons subi l'enfer."

À la suite de ces révélations, le gouvernement gabonais a demandé à la justice d'ouvrir une enquête, qualifiant l'affaire de "très grave". Le président de la République Ali Bongo Ondimba a donné pour instruction au ministre des Sports "de saisir le ministre de la Justice pour l'ouverture d'une enquête dans la communauté du football national pour des abus sexuels ayant été commis contre des enfants, garçons et filles", mais aussi "d'élargir l'enquête à toutes les fédérations sportives nationales" pour "éradiquer les potentiels prédateurs sexuels".

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