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Stade de France: une crise XXL pour les débuts de la nouvelle ministre des Sports

A peine arrivée, la nouvelle ministre des Sports et des JO Amélie Oudéa-Castéra subit un baptême du feu de niveau olympique après le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France samedi.

Cette ancienne championne de tennis junior, ex-camarade de promo d'Emmanuel Macron à l'Ena, ne pensait sans doute pas fouler la moquette du Sénat si tôt. Mercredi (17h00), elle se prête au jeu de questions des sénateurs qui ont réclamé d'en savoir plus sur ce qui s'est passé en marge du choc entre Liverpool et le Real, aux côtés du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

La période des élections législatives laissait plutôt augurer d'une prise de poste en douceur, mais le foot européen s'est invité à la table.

Alors que son équipe n'est pas encore entièrement constituée, elle se retrouve propulsée en première ligne, son nom dans la presse internationale, vilipendée par les Anglais pour s'être attaquée dès samedi soir, via un tweet, aux supporters de Liverpool dans leur ensemble, au sortir du Stade de France.

Un sommet a été atteint mardi avec les propos du président du club de Liverpool, Tom Werner, qui lui a écrit: "vos commentaires sont irresponsables, peu professionnels et totalement irrespectueux", et lui demandant "des excuses".

Elle a répondu que Liverpool était "un immense club" et qu'elle devait des excuses à ceux qui, en règle, n'ont pas pu entrer et assister au match.

- "Under pressure" -

"C'est rude", "elle est servie!", "pour un baptême c'est un baptême": les observateurs du secteur du sport ne peuvent que constater que l'entrée en matière est brutale, et continuent de louer ses compétences, sa connaissance des dossiers. "De toute façon, dans ces cas là, vous êtes sur la même ligne que l'Intérieur", observe aussi un ancien élu.

C'est ce qu'elle a fait lors de la réunion suivie d'une conférence de presse lundi au ministère des Sports aux côtés de Gérald Darmanin, répondant de bonne grâce aux journalistes anglais.

Alors quatre jours après cette soirée chaotique, c'est elle-même qui l'écrit mercredi matin sur son compte Twitter: "Don’t crack under pressure” (Ne pas craquer sous la pression). Walk. Marche ce matin vers le Conseil des ministres", message accompagné d'une photo d'elle et de de son officier de sécurité traversant un pont de Paris.

Promotrice de la généralisation des 30 minutes d'activité physique par jour à l'école, une des mesures du programme sport de Macron qu'elle a confectionné, et déjà expérimenté, elle veut montrer l'exemple et a déjà publié des photos d'elle en train de faire du vélo d'appartement et une séance abdominaux.

- "Animatrice de l'écosystème" -

Tout avait bien commencé.

Le 20 mai dernier en présence de sa famille, son mari Frédéric, directeur général de la Société générale, et de ses trois enfants, elle prend le relais de Roxana Maracineanu dans une ambiance familiale et plutôt chaleureuse, car la nageuse a elle aussi fait venir sa famille dans le hall d'entrée du ministère de Sports.

En théorie, elle aura les mains plus libres puisque qu'elle ne sera plus sous tutelle du ministère de l'Education nationale. Et surtout à deux ans des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, elle a en charge cet énorme dossier.

Mardi après-midi, après la bise claquée à Tony Estanguet, le boss des JO qu'elle connait déjà, elle a fait la tournée d'une partie des services du comité d'organisation (Cojo), avec son directeur de cabinet, ex préfet du Finistère, Philippe Mahé. Y compris jusqu'au 7e toît terrasse de l'immeuble situé à Saint-Denis, avec vue imprenable sur toutes les grues qui maculent l'horizon du département, notamment autour du Stade de France en vue des JO.

Puis exit les journalistes, pour passer aux choses sérieuses et à une réunion de travail avec Tony Estanguet, le directeur général et le directeur financier, et tout scanner: sécurité, budget, sponsors, sites de compétitions, etc. Une fois l'orage Stade de France passé elle pourra se consacrer à être "animatrice de tout cet écosystème" comme elle le définit elle-même.

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