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Édito: oui, mais nous, on avait Eden Hazard

Eden Hazard et les Diables Rouges, c'est terminé. Notre capitaine emblématique a décidé de refermer un livre qu'il a écrit tout seul, comme un grand, se plaçant comme le géant qu'il est parmi les meilleurs éléments que le football belge ait connu. C'est triste et beau en même temps.

Nous ne reverrons plus Eden Hazard sous le maillot noir-jaune-rouge. C'est officiel depuis seulement quelques minutes, mais je me devais de réagir immédiatement. Comme lui le faisait sur un terrain. Il n'a que 31 ans, mais Eden Hazard est déjà à bout de souffle. Il faut dire qu'il a porté à bout de bras une génération dorée emblématique, qu'on le veuille ou non, devenant sans aucun doute l'icône de toute une génération de fans de football. La petite larme n'est pas loin.

Comme je l'avais fait pour Marouane Fellaini par le passé, j'ai envie de raconter un jour à mes enfants l'histoire de ce petit gars. Petit par la taille, grand par le talent. Immense même. Je ne sais vraiment pas par où commencer, en général, c'est le signe qu'on a vécu trop de grands moments. Mon premier souvenir d'Eden, c'est à Lille. On y a découvert un mec avec du feu dans les jambes. On a découvert un petit diamant qui avait le potentiel d'être l'arme ultime pour tout un pays. La génération dorée, c'est lui. C'est lui qui a été le premier à vraiment faire rêver les Belges, sans que personne ne s'attende à ce qu'il le fasse pendant 14 ans. A peine avait-il appris à faire pipi tout seul qu'il était déjà en train de martyriser la Ligue 1. Cela ressemblait à un phénomène surnaturel. Je ne parlerai même pas de son passage à Chelsea, à classer parmi les monuments de l'Unesco. Et même si l'ombre a pris le pas sur la lumière depuis qu'il est au Real Madrid, il reste un phare qui indique la direction à suivre. 

Eden Hazard, c'est un joueur parfait. Le bonhomme qu'on sélectionne en premier, dans la cour de récré, quand on doit construire une équipe de foot. C'est la facilité, l'aisance, le talent et la classe. Eden, c'est la Playstation dans la vraie vie. Eden, c'est la magie. C'est les sensations, les frissons, les cris de bonheur devant la télé quand il élimine 4 joueurs qui n'ont même pas le temps de le voir passer. Eden, c'est cette impression d'être blasé par la répétition de gestes qui n'ont rien de normal. Eden, c'est la classe. Eden, c'est le football. Eden, c'est l'icône générationnelle, le nom que l'on citera encore dans 50 ans pour résumer ce que l'on a vécu, nous, la génération belge actuelle. Eden, c'est Hazard, le seul, l'unique, le crack. Eden, c'est les souvenirs, les larmes de joie. Eden, c'est le sourire qui monte quand on le voit sur un terrain. C'est le bonheur à la simple écoute de son nom. Eden, c'est le DJ officiel de la Grand Place, le grand frère dont tout le monde rêve. Eden, c'est le roi des Belges. Eden, c'est Eden, il n'en existe pas d'autres. Il est inimitable. 

Je n'oublierai jamais son Mondial 2018, quand il avait réservé son siège à la table des plus grands. Le tout sans jamais se la jouer. Je n'oublierai jamais ce but colossal contre la Hongrie en 2016. Je n'oublierai jamais ce délicieux hamburger dévoré après un match, qui lui a valu tant de chambrages. Je n'oublierai jamais le nombre de phases folles qu'il a tentées, et réussies, durant toute sa carrière. Je n'oublierai jamais ce joueur. Je me l'interdis. Je n'oublierai jamais la tristesse de son échec au Real Madrid, lui qui méritait tellement de goûter à un dernier sommet.

Mais je n'oublierai surtout pas le personnage. Un leader technique, un homme fidèle, un père admirable. Un grand homme, avant d'être un immense joueur. Sous le flot de critiques incessantes d'un monde du foot qui oublie vite, il a encore accepté de tenir la voile belge au Qatar, même affaibli. Il a vu des jeunes aux dents longues. Il a vu le futur se dessiner et s'est imaginé comme appartenant au passé, aussi cruel cela soit-il. C'est le cas, maintenant qu'il a décidé de s'en aller. Mais jamais la nostalgie du passé ne m'aura semblé aussi belle. Il laisse la place à ceux qui ne sauront sans doute jamais lui ressembler. C'est ça aussi, être un capitaine: pouvoir laisser la barre quand on sent qu'on perd un peu notre orientation. Si le mot dignité devait se définir, son nom ne serait jamais très loin. 

Sacré Eden. Inimitable Eden. Ton jardin va nous manquer, ton talent aussi, ta simplicité, ta Belgitude. Tout va nous manquer, absolument tout. Puisse le football belge ne jamais oublier son génie. Moi, je ne l'oublierai pas. Merci Eden, tout simplement, tu as ta place gravée à l'encre indélébile dans l'histoire du football belge. Waar is da feestje, hier is de feestje. Mais aujourd'hui, la fête est un peu triste, sans toi. Adieu, Légende. 

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