Accueil Actu Belgique Elections 2024

Accent flamand: le Vlaams Belang à plus de 25% en juin? Des Anversois se livrent sur leurs préférences

25, 1%. Selon notre Grand Baromètre RTLinfo/Le Soir, 1 Flamand sur 4 s’apprête à voter extrême-droite le 9 juin. Ce serait du jamais vu. En 2004, le Vlaams Belang avait bien obtenu 24, 3% des voix. Mais il n’avait jamais fait mieux depuis. Jusqu’à aujourd’hui.

Alors pourquoi une des régions les plus prospères d’Europe va-t-elle faire de ce parti le premier du pays (si les sondages se vérifient) ? Je vois deux catégories d’électeurs. Il y a d’abord les Flamands qui ont du mal : oui, ça existe. Quand on vit dans une région où la réussite est la règle, se sentir perdant fait encore davantage perdre pied. On en conçoit encore plus de rancœur par rapport au système. Or, le Belang se profile comme le parti anti-establishment par excellence. Ses dirigeants ne cessent de le répéter: "Nous sommes là pour tous ceux qui se sentent victimes de la mondialisation. Pour ceux n’ont pas de diplôme, pas de job qui leur convient, pas d’ami et qui rêvent d’une vie meilleure. Nous leur offrons une cadre fermé et flamand qui les protégera de ceux qui les tirent encore un peu plus vers le bas, c’est à dire les immigrés et les Wallons". 

Le Vlaams Belang compte une autre sorte d’électeurs, en apparence très différente de la première : des nantis, des gâtés de la vie qui ont peur de bientôt ne plus l’être. Ces gens-là, on ne les voit pas à Anvers quand on réalise un micro-trottoir comme je l’ai fait pour illustrer cet article. J’ai été récemment invité par le Marnixring, une sorte de Rotary ou Lions Club à la sauce flamande et là, je les ai rencontrés.

Dans une jolie salle, pas loin de Gand, une centaine d’entrepreneurs, de médecins, de professeurs d’université. Le président du Marnixring me confie : "Vous savez, monsieur Deborsu : 50 % de nos membres sont plutôt N-VA. Et 50% Vlaams Belang. De plus en plus Vlaams Belang, d’ailleurs. Le parti de Bart De Wever en a déçu pas mal d’entre nous". Un échange très révélateur. La N-VA est au gouvernement flamand depuis 15 ans. Elle a été 4 ans le plus important parti du gouvernement fédéral, entre 2014 et 2018 sous Charles Michel. Mais cette Flandre de droite estime que le parti de Bart De Wever n’a pas amélioré les choses. Que les Wallons bien trop à gauche ont toujours autant à dire, c’est-à-dire beaucoup trop.

Conclusion beaucoup entendue ce soir-là : "Pourquoi ne pas essayer l’extrême-droite et voir ce que ça donne ?" A mes yeux, ces personnes souffrent d’une sorte de syndrome du nouveau riche. La peur panique de perdre ce que le nord a réussi à créer en seulement 50 ans : une véritable prospérité. En somme, ces nantis partagent la même crainte de couler que ceux qui n’ont presque rien. Même si dans leur cas, l’angoisse se limite à voir le nombre de Teslas garées devant leur villa passer de 3 à 2.

Alors que faire pour éviter une Flandre qui vire au brun ce 9 juin ? Les commentateurs au nord sont découragés. J’entends soupirer : "Trop de Flamands sont trop en colère, trop angoissés. Il n’y a rien à faire. D’ailleurs au Pays-Bas, l’extrême-droite de Wilders a aussi convaincu un Néerlandais sur 4. Ça passera bien un jour". Si même les démocrates n’y croient pas ou pas assez, on ne va pas y arriver. Pourtant, tous savent ce qui se trame. Sans savoir comment réagir. C’est bien ça le drame. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Commentaires

3 commentaires

Connectez-vous à votre compte RTL pour interagir.

S'identifier S'inscrire
  • y a surtout la criminalité etrangere la-bas et apres vient l histoire que bart raconte et que certains idiots incultes prennent tout a la lettre sans se posé les bonnes questions

    dominique decarnoncle
     Répondre
  • On et dans la situation d'avant la guerre de 1940 : des conflits partout, de la migration, l'inflation galopante et une montée de l'extrême-droite.

    roger rabbit
     Répondre
  • Si on avait la chance d'avoir des partis de ce genre en Wallonie, les gens voteraient pour eux, parce que les "partis classiques", le népotisme, la prévarication, la corruption et les mensonges, raz-le-bol.

    Mick Mick
     Répondre