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Le verre est-il vraiment plus écologique que le plastique?

Le plastique pollue les mers, le verre pollue l’atmosphère. Plastique, verre recyclé ou consigne, quel système est le plus écologique ? Une entreprise belge tente de généraliser le processus circulaire de consigne, réservé pour l’instant à de grands industriels.

On retrouve des bouteilles d’eau minérale dans de nombreux chariots à la sortie des supermarchés. Plastique ou verre ? certains ont fait leur choix. "Au niveau du goût, je préfère toujours le verre", dit une dame. Une autre dit regretter le temps où "tout était en verre, c’était pas plus mal, question écologie".

Le verre est un matériau inerte. Il est donc intéressant en matière de santé. En revanche, son bilan environnemental est contrasté. Il est plus lourd que le plastique, le transporter consomme donc beaucoup plus d’énergie. 

Pour recycler du verre, il faut le chauffer à 1.500 degrés. Un processus énergivore qui produit des gaz à effet de serre. On considère qu’une tonne de verre recyclé émet 360 kilos de CO2 dans l’atmosphère.

Pour éviter cette pollution, il suffit de laver plutôt que recycler. Un système de consigne qui est aujourd’hui réservé à une poignée de grandes entreprises en Belgique. 

"Pour des petits moyens et même pour certains grands industriels, ce n’est pas possible de le mettre en place par manque d’espace, par manque de ressources, et aussi par manque de temps quelque part", explique Laurent Halmes, le fondateur d’une société de lavage de bouteilles et bocaux .

Le lavage à la place du recyclage

Laurent a lancé il y a 2 ans une société de lavage clef en main. Il rassemble les bouteilles et les bocaux de petits producteurs locaux, les lave et les rend propres, à ses clients. 
"C’est jusqu’à 5 fois moins d’émissions carbone, parce que c’est lavé à 80 degrés, contrairement au fait de le jeter dans la bulle à verre, c’est fondu à 1.500 degrés. Ce qui est donc extrêmement énergivore. Au niveau du prix, on est entre 10 à 30 % moins cher que le verre neuf".

Dans un supermarché d’Eupen, les clients peuvent désormais rendre certains bocaux alimentaires consignés au même endroit que leurs casiers et leurs bouteilles en verre. 

"C’est 15 centimes le bocal et une fois que j’ai fini, je récupère mon ticket avec lequel je vais pouvoir aller faire de nouveaux achats", indique Perrine Mercenier, gérante d’une société de distribution de conserves consignées.

Un projet pilote qui implique, notamment, que les producteurs participants changent leurs bocaux pour ces contenants standardisés. "On a aussi du travail avec les fabricants des machines de déconsignation, ce sont les machines qu’on retrouve à l’entrée des supermarchés pour demander de régler la machine pour ces bocaux et puis ensuite avec le magasin pour qu’il soit d’accord de stocker et trier, comme il le fait déjà pour les autres produits qui sont consignés", précise Perrine Mercenier.

Raphaël Renson fabrique les sauces qui se retrouvent dans ces rayons. Le passage à la consigne lui a imposé des changements dans sa façon de produire. Il l’a aussi protégé de la flambée des prix du verre de ces derniers mois. Au début de la guerre en Ukraine, d’importants producteurs de bocaux étaient à l’arrêt.

"Nous, on était à l’abri de cette crise puisqu’on a pu récupérer des bocaux qui étaient déjà produits et donc on a eu une certaine sécurité au niveau de l’approvisionnement", souligne-t-il.

Après quelque mois de test, seul 20% des bocaux consignés sont revenus dans ce supermarché. Un chiffre à améliorer pour pérenniser l’expérience. Ce petit contenant a une longue vie devant lui. Il peut passer du statut de déchet à celui de bocal propre une cinquantaine de fois avant de devoir être recyclé.

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Commentaires

4 commentaires

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  • Que je sache, quand on boit dans un verre chez soi, on ne le porte pas à la bulle à verres après son usage mais, "tout simplement", on le lave avant de le remettre dans l'armoire.. Il est plus que grand temps que l'industrie et les consommateurs reviennent vers des "fondamentaux", sacrifiés sur l'hôtel de la productivité, du bénéfice à outrance et de la paresse du consommateur (sic..).

    Gérard G
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  • Il faut aussi tenir compte de la production initiale et du traitement final (quand le verre casse ou se dégrade trop). Et laver, ça consomme de eau, de l'électricité, des produits. Au final, si c'est bien réutilisé, c'est certes bien moins polluant que le plastique à usage unique mais il ne faut pas confondre "moins / peu" et pas du tout. Et si 70% des verres sont jetés sans être réutilisés, ça devient plus polluant (car la production initiale est plus polluante)

    Thierry Frayer
  • Le système des bouteilles en verre consignées ne pollue pas. Pas besoin de chauffer à 1500 degrés : il suffit de les laver.

    roger rabbit
     Répondre
  • Petit rappel: lorsque les sociétés françaises ont lancé les bouteilles en plastique pour contenir l'eau minérale, les Belges étaient en retard et, en particulier "Spa Reine" dont la production était essentiellement constituée de bouteilles en verre. Déjà en ces temps, on a prétendu que le plastique était dangereux pour la santé. Le seul problème pour la reconversion des contenants en bouteilles en verre est économique. Et là ....

    Jean-Luc Rolland
     Répondre