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"C'est impraticable techniquement": faut-il boycotter les produits israéliens?

Dans l'émission "C'est pas tous les jours dimanche" de ce 12 novembre, il était notamment question des nombreux désaccords au sein du gouvernement fédéral. Alors qu'il ne lui reste que six mois et 28 jours avant les élections, il ne cesse de se diviser sur plusieurs sujets tels que la loi anticasseurs ou encore plus récemment le conflit Israélo-palestinien. C'est d'ailleurs celui-ci qui était au cœur du débat d'aujourd'hui, avec une question précise : faut-il boycotter les produits d'Israël ? 

À 210 jours des élections, le gouvernement fédéral semble plus divisé que jamais sur de nombreux points. Et parmi eux, la posture à adopter vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.

Autour de la table de "C'est pas tous les jours dimanche" de ce 12 novembre, une question simple, mais soulevant énormément d'enjeux, a été posée : faut-il boycotter les produits en provenance d'Israël ? Sur cette interrogation, les positions se différencient. Pour Pierre-Yves Dermagne, Vice-Premier ministre et ministre de l'Économie et du Travail, il faut "Différencier les produits. C'est-à-dire que l'on puisse étiqueter et que les gens sachent, quand ils achètent quelque chose, que cela vient ou pas des colonies illégales israéliennes. Pouvoir faire en sorte que ces produits ne bénéficient pas d'un tarif douanier avantageux, comme c'est le cas avec les produits réguliers issus de l'Israël", explique-t-il. 

Pour David Clarinval, Vice-Premier Ministre et Ministre des Classes moyennes, des Indépendants, des PME, créer une rupture avec l'Israël ne serait pas bénéfique pour notre pays, bien au contraire. "(…) Faire une rupture de nos relations avec l'Israël engendrerait des conséquences vraiment malheureuses, et nous ne souhaitons pas cela. D'autant plus que c'est impraticable techniquement, Pierre-Yves (Dermagne, NDLR) l'a rappelé. Si on prend cela uniquement au niveau belge, on aura finalement un détour du commerce par le port de Rotterdam. Et donc, c'est un impact qui sera impossible à contrôler et finalement des sanctions qui pourraient être prises à l'égard de nos entreprises. Donc, non, ce n'est pas le moment de faire ça".

Trois boycotts

Présent en plateau également, Christophe Giltay a tenu à clarifier les boycotts qui existent déjà, et s'ils peuvent avoir un éventuel impact dans le conflit. "En fait, il y a trois types de boycott qu'on essaye de déclencher ces derniers jours. Premièrement, le boycott des produits israéliens fabriqués dans les colonies, ça fait des années qu'on en parle. (…) Il faut trouver la différence entre les produits israéliens produits sur le territoire de l'Israël et ceux qui sont produits dans les colonies. Deuxièmement, il y a aussi sur TikTok beaucoup de jeunes qui appellent au boycott de pays alliés à l'Israël, et notamment les USA, et donc ils veulent boycotter Coca-Cola et d'autres marques. (…) Dernièrement, il reste les produits de l'Etat d'Israël. Je suis allé regarder le trésor public Israélien : 30 % des exportations, c'est du matériel médical, et notamment du matériel de dentisterie. Donc quand vous êtes chez le dentiste, vous allez lui demander si la fraise est israélienne ? Non. Vous allez soigner votre carie. Deuxième secteur, les produits chimiques. Vous n'allez pas aller dans une usine vérifier ce qu'il y a dans les sacs. Troisième point, les diamants taillés. On ne va pas non plus boycotter les diamants. (…)", analyse-t-il.

Selon lui, ces différents boycotts n'aideront pas à faire avancer la situation. "Classiquement, c'est symbolique, ça peut avoir un petit effet, mais en général, les boycotts ça ne marche pas vraiment", conclut-il.

L'émission CPTLJD est à revoir sur notre application RTL Play

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