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Présence de PFAS dans l'eau de distribution: "La faute ne date pas de 2022, mais de 2018"

C'est l'un des dossiers qui a beaucoup fait parler cette semaine: la présence de PFAS dans l'eau de certaines communes du Hainaut. Les PFAS, ce sont les composés perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés. Ils sont utilisés par l'industrie dans de nombreux domaines:  textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytosanitaires, etc. Ils sont aussi appelés "polluants éternels", car ils parviennent à résister dans l'environnement sur de très longues périodes. Cette persistance vient de la liaison carbone-fluor, l'une des liaisons les plus fortes en chimie organique.

Il en était encore question ce dimanche sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. On apprend par l'un des invités, Jori Dupont (PTB), député wallon et membre de la commission environnement au Parlement de Wallonie, que ce problème date en réalité d'il y a 5 ans. "C'est la faute des autorités, mais la faute, c'est même plus tôt. Elle ne date pas de 2022, puisque nous-mêmes, en 2021, on vient avec ce rapport du Pentagone", dit-il. 

Et de poursuivre: "Il y a la faute même avant: à partir de 2018, les autorités reçoivent les informations de la Défense. (...) C'est Di Antonio qui est ministre à ce moment-là. Puis en 2021, éclate ce scandale des 3M. Donc on se demande ce qu'il en est pour la Wallonie et on retrouve ce rapport du Pentagone, qui est totalement public. Et là, on voit qu'il y a un problème à Chièvres."

La société wallonne des eaux (SWDE) savait, depuis 2018, que l'eau de Chièvres contenait de la pollution. Et la Ministre Céline Tellier a reçu, en 2022, "des rapports toxicologiques du Service public de Wallonne, un avertissement de Zuhal Demir... Et elle ne réagit pas, puis elle se défend en disant que c'est la SWDE qui devait communiquer. C'est elle qui a les responsabilités, donc c'est elle qui a la compétences et elle est ministre de tutelle de la SWDE", s'insurge le député wallon PTB, qui se dit scandalisé par la situation. 

Devait-elle prévenir?

Christophe Deborsu se tourne alors vers Christophe Clersy (Ecolo), député wallon et membre de la commission environnement, présent pour représenter Céline Tellier. "Devait-elle prévenir?", lui demande notre présentateur. La réponse du député wallon provoque alors des rires à gauche et à droite sur le plateau. "Quand il y a un incendie, on ne tire pas sur le pompier, on tire sur les pyromanes. Et le pyromane aujourd'hui, ce sont les grands groupes industriels qui nous inondent de PFAS dans l’ensemble des applications quotidiennes (emballages alimentaires, etc.). Donc il faut une action à la source: il faut interdire ces produits", lance-t-il. 

Ce à quoi Salima Belabbas réagit: "Quand la pollution est là, la ministre ne doit pas prévenir les administrés?" Christophe Clersy lui répond une fois encore à côté: "La ministre a répondu au courrier de Zuhal Demir en acceptant la collaboration que la Flandre offrait. Mais, malheureusement, il n'y a pas eu de suite. Je suis déterminé à avoir de la transparence dans ce dossier. (...) Elle a toute ma confiance." 

"Elle ne devait pas prévenir", insiste une nouvelle fois Christophe Deborsu. "Si aujourd'hui, une démission résout le problème, alors pourquoi pas. Mais ce n’est pas la question. Une ministre, quand il y a une situation de crise, ça ne démissionne pas. Ça agit." Face à l'ultime essai de notre présentateur pour savoir si Céline Tellier devait prévenir, il indique qu'une commission se tiendra mardi pour répondre aux questions. 

Arrêter de tourner autour du pot

Ce débat semblait agacer certains présents sur le plateau. "Il ne faut pas tourner autour du pot, il fallait quand même prévenir les gens. C’est ce qu’il y a de plus choquant dans cette histoire", lance alors Olivier Maroy (MR), député wallon et membre de la commission environnement du Parlement de wallonie.

"Céline Tellier était au courant depuis 2022 (selon Investigation). La SWDE l'était depuis 2018. Pourquoi ont-ils attendu 5 ans?", se demande-t-il. La commission prévue mardi devrait faire la lumière sur cette affaire. 

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Commentaires

3 commentaires

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  • Le CEO de la SWDE doit être viré sans indemnités. Cellier doit démissionner sans pouvoir faire de la politique à vie. C'est d'une gravité sans nom et les responsable doivent être punis, point barre !!

    Eros Spagiattore
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  • écolo buiten !! démission !! trop c'est trop !!

    abdoule carolo
     Répondre
  • Comme d'habitude,pas de réponse sincère sur ce qui aurait du etre entrepri, toujours cette langue de bois et réponse à coté, aucune responsabilité prise de leur part!!!!

    Romont Emmanuel
     Répondre