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"Je sortirai en chaise roulante, mais je sortirai": Mariane fait partie des 20% de patients qui ont pu quitter les soins palliatifs pour rentrer chez elle

Mariane est entrée aux soins palliatifs après que "plus rien n'allait" avec son corps : "Problèmes d'intestins, de vomissements, des boutons plein le corps, de la toux, je ne mangeais plus..."

Pas épargnée, Mariane, qui a déjà fait face à un cancer du sein, doit affronter un cancer des poumons. Mais elle garde le moral autant que possible, surtout en pensant à sa famille. "Ça m'est arrivé à moi et pas à mes enfants et petits-enfants donc je veux bien l'accepter."

La vie dans l'unité des soins palliatifs est très particulière. Rares sont ceux qui en sortent pour rentrer chez eux. "C'est toujours compliqué de savoir combien de temps ça va durer", explique Alexandra Coulon, médecin au sein de l'unité des soins palliatifs et continus aux cliniques Saint-Luc. "Ça peut aller de parfois quelques heures à quelques jours ou quelques semaines."

"On observe souvent de la colère chez nos patients. C'est vrai que c'est une maladie qui survient et toute la situation actuelle fait qu'ils ont des réactions de colère et de tristesse parfois aussi, de l'angoisse face à ce qu'il va se passer, face à leur entourage qu'ils vont devoir laisser... Il y a plusieurs émotions qui peuvent se manifester à la fin de la vie."

Alors, pour rendre ce passage moins compliqué, le service propose des soins particuliers depuis le mois de mars : des soins esthétiques. Mais également des massages et de la musicothérapie. Carmen Vasco, massothérapeute et onco-esthéticienne explique les subtilités de son métier :"On doit faire attention aux médicaments qu'ils prennent, à la sensibilité de leur peau, à toute la médication, aux bleus et on doit adapter nos gestes pour ne pas faire pire. Le but, c'est de procurer du bien-être".

Des séances qui ne sont pas à négliger, se sentir beau ou belle permet de reconquérir dignité et estime de soi. "La maladie ne doit pas prendre une trop grande place, sinon on ne s'en sort pas", assure d'ailleurs Mariane.

À force de courage et de traitements, Mariane va pouvoir rentrer chez elle. Mais elle reste très marquée. "Je vais reprendre goût, me remaquiller, je vais retrouver mon petit chien".

Elle peut s'estimer chanceuse, seuls 20% des patients ont l'opportunité de rentrer chez eux après un passage aux soins palliatifs. "Je sortirai en chaise roulante, mais je sortirai", savoure-t-elle. 

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