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Rachida Dati, tout juste nommée ministre, confirme sa candidature à Paris

Tout juste nommée ministre, Rachida Dati a confirmé mercredi qu'elle serait candidate aux élections municipales de 2026 à Paris, dont le complexe mode de scrutin s'apprête à être réformé.

"Je fédérerai, je rassemblerai tous ceux qui veulent qu'à Paris ça change": interrogée six jours après son entrée surprise au gouvernement, l'ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy n'a pas esquivé, sur RTL, la question d'une candidature pour tenter de faire basculer la capitale, bastion de la gauche depuis 2001.

"Mon objectif, c'est Paris", a lancé la ministre de la Culture, avant de confirmer qu'elle serait bien candidate: "Bien sûr, je l'ai toujours dit".

Ce n'est effectivement pas une surprise: depuis sa première campagne municipale en 2020, à l'issue de laquelle elle avait réussi à redonner une dynamique à la droite sans pouvoir empêcher la socialiste Anne Hidalgo d'être réélue, la maire du VIIe arrondissement ne faisait pas mystère d'une nouvelle candidature.

- "Erreur politique" -

La vitesse avec laquelle Mme Dati a confirmé ses intentions de briguer la succession de Mme Hidalgo a toutefois fait réagir, au lendemain d'une conférence de presse du président de la République durant laquelle Emmanuel Macron a assuré n'avoir pas évoqué ce sujet avec elle.

"Évidemment qu'il y a un accord", l'a contredit, très "mécontent", un député macroniste parisien, rejetant l'idée d'un ralliement. "Jamais je ne ferai la campagne de Rachida Dati. On est nombreux comme ça", a-t-il prévenu.

Quant aux élus de droite, ils étaient dans l'ensemble très discrets depuis le coup de tonnerre de jeudi.

Ils sont sortis du silence mercredi après-midi, après un message écrit de Mme Dati annonçant sa démission de la présidence du groupe LR et apparentés du Conseil de Paris.

Démission motivée par le "souci de se consacrer pleinement à sa mission de ministre de la Culture et d'éviter toute division au sein du groupe qu'elle a su consolider en trois ans", souligne l'élu Aurélien Véron.

Cela ne l'empêchera pas d'"animer" le groupe "dans la perspective de sa candidature pour reprendre la mairie de Paris en 2026", a ajouté ce conseiller de Paris.

"Pour réussir l'alternance, nous devrons dépasser, rassembler toutes les forces vives de la capitale", a notamment écrit Rachida Dati, sur laquelle la gauche tire à boulets rouges.

"À peine nommée, aucune vision sur la Culture esquissée, et déjà candidate à une élection. (...) La Culture n'est pas un marchepied", a fustigé le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire, qui ambitionne également de devenir maire de Paris.

- "Tripatouillage électoral" -

Mardi soir, ce dernier a également fustigé l'annonce par Emmanuel Macron d'une réforme de la loi organisant l'élection des maires à Paris, Lyon et Marseille, afin qu'ils soient choisis au suffrage universel direct.

Un projet qui "nous offre de surcroît de nouvelles perspectives", a dit Rachida Dati dans son message aux élus LR et apparentés.

En vertu de la loi PLM du 31 décembre 1982, les élections municipales dans ces trois communes se déroulent par arrondissements ou par secteurs, et non pas à l'échelle de la ville. Et ce sont ensuite les conseillers municipaux élus dans chaque secteur qui élisent le maire.

Sylvain Maillard, président des députés Renaissance à l'Assemblée et du parti présidentiel dans la capitale, a indiqué qu'il déposerait une proposition de loi "dans les prochaines semaines".

Là aussi, la gauche n'a pas traîné à réagir, dénonçant à l'image d'Emmanuel Grégoire un "tripatouillage électoral" à deux ans des élections.

Si le texte n'est pas encore connu, Anne Hidalgo a estimé que cette réforme reviendrait à "supprimer un échelon de démocratie locale" que représente l'arrondissement.

"Aucun Français n'élit directement son maire, qui est élu par son conseil municipal, comme c'est le cas à Paris" aussi, a rappelé l'ex-candidate du PS à la présidentielle.

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, avec lequel elle est en conflit depuis le fiasco de 2022, a lui dit sur la chaîne Public Sénat n'avoir "pas de refus de principe" mais veut s'assurer "qu'il n'y ait pas d'entourloupes".

"Je n'ai peur d'aucun scrutin, je pense que nous gagnerons quels que soient les modes de scrutin", a ajouté le député socialiste.

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