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Victime d'un cambriolage à Chaumont-Gistoux, Nicole a perdu 95.000 € de bijoux précieux: "Il ne me reste même pas une chaîne"

Nicole a été victime d'un cambriolage début décembre à son domicile de Chaumont-Gistoux dans le Brabant wallon. Les voleurs ont dérobé tous ses bijoux, pour une valeur totale estimée à 95.000 euros. Certaines pièces uniques étaient destinées à une exposition. Dévastée, la femme de 80 ans espère retrouver ces objets reçus en héritage. Elle revient sur ce jour traumatisant...

Le 6 décembre, en rentrant chez elle après une consultation à l'hôpital, Nicole ne remarque pas tout de suite que son habitation de Chaumont-Gistoux a été cambriolée. "Ma maison n'était pas du tout en désordre. J'ai vu qu'il y avait une lumière allumée. J'ai cru que j'avais oublié de l'éteindre en partant", relate la femme de 80 ans. Un peu plus tard, elle entre dans sa chambre et note que le petit plateau qu'elle utilise pour poser ses bijoux chaque soir est à terre. Elle réalise alors que quelqu'un est entré chez elle pendant son absence. Nicole se précipite vers l'endroit où elle avait caché son précieux "trésor" quelques jours auparavant. "J'ai ouvert mon tiroir et là tous mes bijoux étaient partis", raconte-t-elle. 


Un des bijoux volés de Nicole

Ses bijoux allaient être exposés

C'est un véritable cauchemar, il ne reste plus rien… Toutes les pièces de valeur qu'elle a reçues en héritage ont été emportées. Cette perte est énorme. Nicole l'évalue à 95.000 euros. "Tout est parti, je n'ai même plus une chaîne à me mettre. Je n'ai que mon alliance", s'attriste la victime.

Consciente de la valeur de certaines pièces très rares, elle avait toujours pris soin de conserver ses bijoux dans un coffre à la banque. Mais récemment, la Chaumontoise a tout sorti à l'occasion du 400ème anniversaire du Mont-de-Piété, l'institution publique qui pratique le prêt sur gage. "Je devais les mettre en exposition, car mes bijoux sont réalisés par le joaillier Demaret", précise Nicole. Elle conservait donc ses objets à domicile en attendant cette date très attendue. 


Valeur sentimentale

Depuis ce cambriolage, l'habitante de Chaumont Gistoux est inconsolable car la majorité de ces pièces a une grande valeur sentimentale. "Certains bijoux dataient de 1925, d'autres appartenaient à ma grand-mère et à ma belle-mère. Ceux que j'avais reçus en héritage, je ne les mettais jamais car ce ne sont plus des bijoux portables. Ils sont trop fastueux", avoue la victime, dont les manteaux de fourrure ont également été dérobés ce jour-là.



"Un bijou a une grande valeur par rapport à sa taille"

Après les faits, Nicole a immédiatement porté plainte dans l'espoir de retrouver certaines pièces. Mais elle ne se fait pas beaucoup d'illusions. Les cambrioleurs s'intéressent toujours aux bijoux, car ils sont faciles à écouler, comme nous le confirme la Police Fédérale.

"Un bijou est un objet qui est très intéressant pour le voleur. Il est souvent facile à voler parce qu'il se trouve rarement dans un coffre, mais plutôt dans un tiroir. Il a une grande valeur par rapport à sa taille. Il est facile à cacher, à transporter, à écouler (...) Et il y a beaucoup de clients pour la revente", détaille Sandra Eyschen, porte-parole à la police fédérale.


"Il est difficile de retracer l'origine"

Quand il s'agit de métaux précieux, le bijou volé est souvent fondu avant d'être revendu à un acheteur d'or. Dans ce cas, il est très difficile de retracer l'origine. Les choses se compliquent aussi car les voleurs et receleurs franchissent souvent les frontières pour écouler leur butin, ajoute la porte-parole.

Mais la situation change peu à peu grâce à une collaboration internationale. "Depuis quelques années, il y a de plus en plus d'échanges internationaux d'informations entre les pays de l'Union européenne et des pays tiers associés. La collaboration internationale est intensifiée. Cela apporte des résultats, notamment l’identification des propriétaires", affirme Sandra Eyschen.


Plus de chances de retrouver les pièces uniques ?

La police fédérale nous explique aussi que la revente par internet pose des défis, mais c'est le cas pour tous types de vol ou commerce illégal. Quand il s'agit de pièces uniques, comme celles de Nicole, et à condition que le voleur s'y connaisse, il fera parfois le choix de les revendre dans leur forme initiale. Dans ce type de cas, il est plus probable qu'on réussisse à retrouver le propriétaire. "Il arrive régulièrement qu'un nombre de bijoux suspects soient retrouvés. Même quand il est difficile de faire un lien direct entre un vol et un propriétaire, il y a encore la possibilité d'ouvrir une enquête", rassure Sandra Eyschen.

Si le suspect n'a pas d’explication satisfaisante concernant la provenance des objets qu'il possède et qu'on peut donc déduire qu'ils sont d'une origine illégale, il pourra faire l'objet d'une enquête de recel ou de blanchiment même si les bijoux ne pourront pas être restitués à une victime.

Les chances de retrouver l'objet augmentent si c'est une pièce unique ou un objet non-unique que l'on rend unique (par exemple la gravure d'un signe distinctif ou quelque chose qui fait référence au propriétaire), note-t-elle.


Il existe déjà une obligation de tenir un registre

Limiter l'utilisation d'argent en espèces dans la revente de métaux précieux fait partie des nouvelles mesures de sécurité. Désormais, le professionnel ne peut plus dépasser un montant de 500 euros quand il achète à un particulier. Si l'estimation dépasse cette somme, ils doivent effectuer un virement afin de laisser une trace de cette transaction.

Il existe déjà une obligation de tenir un registre dans les commerces, mais cette réglementation pourrait être encore plus rigoureuse. "La loi impose très peu en ce qui concerne ce registre. L'acheteur doit noter l'identité du particulier qui se présente, mais il ne doit ni noter la description de l'objet, ni faire dans son registre un lien entre le vendeur et l'objet vendu", détaille Sandra Eyschen.


Pas de base de données de bijoux volés que pourraient consulter les bijoutiers qui achètent

Il n'existe pas non plus de base de données dans laquelle les bijoutiers pourraient vérifier si le bijou qu'ils veulent acheter est un objet volé. Cependant, plusieurs mesures sont prises pour éviter le recel. Tout d'abord, les personnes qui viennent vendre des bijoux ou métaux précieux doivent avoir plus de 18 ans et se trouver en possession d'une carte d'identité européenne. Après avoir estimé les objets grâce au poids et à la valeur des pierres, toutes les coordonnées de la personne sont encodées dans le système, nous explique David Doutrepont, directeur général de la bijouterie Or & Argent à Verviers.


"L'assurance vol n'intervient pas"

Les bijoux de Nicole étaient assurés mais l'assurance vol ne prévoit une couverture que dans certaines conditions, comme détaillé par ABC Assurance...

• effraction (par exemple une porte ou une fenêtre forcée)
• escalade (par exemple utilisation d’une échelle pour s’introduire via une fenêtre de l’étage)
• usage de fausses clés
• usage de clés volées ou perdues
• intrusion par ruse (p.ex. le faux agent qui vient relever les index des compteurs de gaz et d’électricité)
• intrusion avec la complicité d'une personne autorisée à pénétrer dans le bâtiment, pour autant que les faits aient été judiciairement établis. Les assureurs excluent généralement le vol perpétré avec la complicité de membres de la famille (ascendant, conjoint) des assurés ainsi que les vols perpétrés par les gens de maison
• vol avec violence ou menaces sur la personne assurée.

La personne qui s'est introduite chez elle avait un double des clés et est entrée par la porte, selon ses dires. Il n'y a donc pas eu d'effraction. "Dans ce cas, l'assurance vol n'intervient pas", certifie Nicole. Même si la propriétaire a des soupçons concernant le responsable du vol, les faits doivent être judiciairement établis avant que l'assurance puisse intervenir.

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