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Une personne âgée est portée disparue tous les deux jours en Belgique: comment cela s'explique-t-il?

Une personne âgée est portée disparue tous les deux jours. En Belgique, entre 150 et 200 seniors sont perdus de vue chaque année. 10% des disparitions inquiétantes concernent des personnes âgées. 90% de ces dossiers sont élucidés.

Le profil de ces personnes disparues varie peu. Souvent atteintes d’Alzheimer ou de maladies neuro-dégénératives, elles perdent la notion du temps et de l’espace, et décident de partir de leur lieu d’habitation pour des raisons diverses.

"C'est dû principalement au vieillissement de la population. A partir du moment où l'on vit de plus en plus tard, c'est logique que l'on ait plus de personnes disparues qui sont âgées. C'est aussi dû au fait que lorsqu'elles vivent en maison de repos, elles peuvent rester libres d'aller et venir. Ce ne sont pas des prisons. Le risque de disparaître est alors plus élevé", éclaire le commissaire David Rimaux, de la cellule disparition de la police fédérale.


Prévenir l'entourage et le voisinage

La plupart des homes de Belgique ont conclu des accords de protocoles avec les polices locales. Conserver les profils précis des personnes fugueuses est primordial pour ne pas perdre de temps dès le début des recherches : description physique, mais aussi sociale, en mettant en avant les centres d’intérêts de la personne ou les lieux auxquels elle est attachée.

"On peut conseiller à la famille de prévenir l'entourage et le voisinage. N'ayez pas peur de dire qu'il y a un problème de maladie neuro-dégénérative. Le voisinage va être attentif", précise Anabelle Roeland ergothérapeute chez Alzheimer Belgique.

Un boîtier jaune intitulé "Senior Focus", dans lequel est conservé une fiche de renseignements détaillée, est distribué par certaines polices locales pour accéder rapidement aux informations les plus importantes.

Parmi les récents avis de disparition émis par la police fédérale, on peut citer Noëlle GRAVIER, 77 ans, disparue le 7 juillet. Elle a été aperçue pour la dernière fois devant chez elle, rue de Lessines à Ellezelles. Depuis elle ne s’est plus manifestée. Marie Turco, 79 ans, est elle aussi portée disparue depuis le 6 juin. Elle a quitté la maison de repos "Résidence les Jardins d'Astrid", à La Louvière, et n'a plus donné de signe de vie depuis. 

Comment les maisons de repos et de soins réussissent-elles à concilier la sécurité des malades d’Alzheimer avec leur liberté de mouvement ?

"Quand quelqu'un veut vraiment sortir, plutôt que de provoquer son agitation et renforcer son envie de vouloir sortir, il faut voir comment on peut l'accompagner, au mieux, pour sortir. On  se rend compte que dans la grande majorité des cas, les personnes souhaitent rentrer après avoir fait quelques mètres. Confrontées à l'environnement extérieur, elles peuvent ne plus se sentir à l'aise, ou alors, elles sont confrontées à difficultés physiques", indique Michaël Artisien, directeur de la Maison de repos et de soins Vésale à Bruxelles.

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