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L'image du roi militaire à cheval. C'est ainsi qu'il est représenté partout dans le monde où il a sa statue. Cette vision d'Albert Ier vient en réalité des nombreuses visites qu'il avait faites, en compagnie de la reine Elisabeth, sur le front durant la guerre.
Un pacifiste
Pourtant, l'homme était premièrement loin de l'image belliqueuse que cela représente. "C'est un homme qui voulait la paix et qui espérait pouvoir négocier un retour à un statu quo ante bellum (comme avant la guerre, ndlr). Ça n'a pas été possible, mais ce n'est pas un roi qui veut la bagarre, qui est rempli de haine. C'est ce que les gens voulaient penser mais c'est plus complexe que ça", nuance l'historienne Laurence Van Ypersele. Elle est rejointe sur ce point par la petite-fille du roi, la princesse Maria-Esmeralda de Belgique : "C'était quelqu'un qui était vraiment opposé à la guerre, qui était un pacifiste, on peut le dire. Et puis il est devenu ce héros qu'on voit sur son cheval avec son habit militaire."
Peu à l'aise à cheval
D'autant que l'homme n'aimait pas spécialement monter à cheval. "Il se sentait plutôt mal à l'aise, maladroit, sur ce cheval. Il est sur plein de statues à cheval, mais c'est ce qui s'appelle une légende", note Patrick Weber, notre spécialiste de la royauté.
Début du merchandising royal
En clair, le peuple a fait de cette vision du roi Albert Ier "un mythe qui a été construit dès la guerre et au lendemain de la guerre encore plus", résumé Patrick Weber. "On a même inventé -aujourd'hui on parle de merchandising : quand on met des photos sur des boîtes de biscuit- et bien ça existait pour le roi Albert et la reine Elisabeth simplement parce qu'il était le symbole, le héros de cette guerre. Il n'avait pas baissé la garde. Il était le résistant."
Sa mort accidentelle au rocher de Marche-les-Dames en 1934 en pleine séance d'alpinisme va parachever sa légende. "C'est rare d'être une légende de son vivant et la mort tragique qu'il a connue en a fait une légende éternelle."