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Des scientifiques belges cherchent à nourrir des animaux d'élevage avec des insectes (vidéo)

Les insectes sont de plus en plus testés et utilisés en cuisine, en tout cas par une partie de la population. Mais ils peuvent également constituer une solution pour l'alimentation des animaux. Des chercheurs des facultés de Gembloux étudient en ce moment la possibilité de nourrir des poissons avec des larves de mouches. Nous nous sommes rendus sur place.

Voici des mouches du soldat noir.

 

Leur intérêt dépasse largement leur nom original, car ces insectes peuvent potentiellement servir d’aliments à d’autres animaux. "Vous avez les individus adultes qui vont donner les larves, que nous allons utiliser ensuite pour la nutrition des poissons", explique Rudy Caparros, entomologiste à l'Université de Liège et au campus Agrobiotech à Gembloux.

Réutiliser des résidus de brassage de bière

L’idée est d’utiliser les larves de ces mouches pour servir de nourriture aux truites. Le circuit d’alimentation est court et purement végétal. Les larves se nourrissent de houblon et de drêche, des résidus de brassage de la bière.

"Ici on ne s'intéresse qu'à nourrir l'insecte avec des coproduits végétaux wallons. Et ici c'est la phase de grossissement, où en 15 jours on va produire notre insecte et le résidu, qui est un engrais vert", nous indique Bertrand Hoc, un doctorant en entomologie qui travaille dans les laboratoires.

Pour réduire l'utilisation de la farine de poisson et de l'huile de poisson

Les larves vont ensuite constituer l’élément essentiel de pellets destinés à nourrir les truites.

 

"L'utilisation des insectes dans l'alimentation du poisson, c'est principalement pour réduire l'utilisation de la farine de poisson et de l'huile de poisson, qui à l'heure de la surpêche posera problème dans les années futures", confie Rudy Caparros.

 

Ces truites sont arrivées aux facultés de Gembloux il y a quelques jours. Certaines seront nourries de manière traditionnelle, les autres recevront les pellets aux insectes. Le but: observer s’il y a une différence dans leur évolution.

"Une truite, tous les pêcheurs le savent, se nourrit principalement d'insectes ou de larves, donc ça tombe sous le sens de remplacer cette farine de poisson par une farine d'insecte, et de voir si on peut développer cette farine qui a une durabilité plus grande que la farine de poisson classique", précise Thomas Tomson, du centre de recherches en agriculture urbaine à l'Université de Liège.

Nourrir à l'avenir les poulets et les porcs avec des insectes

L’enjeu de ces recherches est important, car les chercheurs envisagent également à terme de nourrir les poulets et les porcs à partir des insectes. Cela permettrait cette fois d’éviter l’utilisation du soja, qu’il faut souvent importer du Brésil ou de Chine, avec les impacts environnements désastreux que l'on connaît.

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