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Munitions pour Himars, blindés, missiles pour chasseurs et systèmes antichars: les USA envoient de nouvelles armes en Ukraine

Le Pentagone a annoncé vendredi une nouvelle tranche d'aide militaire à l'Ukraine, pour un montant de 775 millions de dollars, destinée à aider Kiev à lancer une contre-offensive dans le sud au moment où les forces russes paraissent fragilisées.

Cette nouvelle tranche d'aide comprend notamment des missiles supplémentaires pour les systèmes américains d'artillerie de précision Himars, qui ont "changé la donne sur le champ de bataille", a affirmé devant la presse une haute responsable du ministère américain de la Défense.


Image d'un système Himars, prise en mars 2022

Washington va aussi fournir aux forces ukrainiennes des systèmes de canons mobiles et des obus de 105 mm compatibles avec des armements fournis par le Royaume-Uni, 15 drones de reconnaissance Scan Eagle, qui ont un rayon d'action de plus de 100 km et permettent des observations sur le champ de bataille même en cas de mauvaises conditions météo, ainsi que 1.000 nouveaux missiles antichars Javelin et Tow.


Image d'archive d'un missile antichar Tow, prise en 2003


Image d'un drone Scan Eagle, prise en août 2022 

Des véhicules blindés et des missiles pour les chasseurs ukrainiens

La nouvelle tranche d'aide militaire, la 19e depuis août 2021, comprend aussi pour la première fois des véhicules blindés anti-mines MaxxPro, destinés au transport de troupes en terrain miné. Annoncée moins de deux semaines après une tranche d'un milliard de dollars, elle porte à 10,7 milliards de dollars l'aide militaire de l'administration Biden à l'Ukraine.


Image d'un blindé MaxxPro, prise en 2013 

Elle prévoit également des missiles air-sol antiradar Harm que les Ukrainiens sont parvenus à adapter à leurs bombardiers Mig de fabrication russe, a révélé la haute responsable américaine, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat.


Image d'archive d'un missile Harm, prise en 2001

C'est la première fois que les Etats-Unis révèlent avoir livré ces missiles supersoniques conçus pour trouver et détruire les systèmes de défense anti-aérienne de l'ennemi. Un haut responsable américain avait simplement évoqué le don à l'Ukraine de "capacités antiradar", sans plus de précisions.
"Nous faisons attention à ne pas parler publiquement de capacités qui donnent à l'Ukraine un avantage asymétrique et inattendu", a expliqué la responsable américaine. Dans le cas du Harm, "nous avons vu qu'ils les avaient utilisés avec succès, nous pouvons donc en parler mais nous ne publierons pas de chiffres précis".

"Reprendre du territoire"

Alors que les Etats-Unis ont jusque-là assuré ne fournir que des armes "défensives", la responsable du Pentagone a laissé entendre que l'objectif était désormais d'aider les forces ukrainiennes dans la contre-offensive qu'ils préparent pour reprendre notamment la ville stratégique de Kherson, dans le sud du pays.

"L'équipement anti-mine est un bon exemple des besoins des Ukrainiens pour faire avancer leurs troupes et reprendre du territoire", a-t-elle noté. Sans aller jusqu'à dire qu'il s'agit d'armes offensives, elle a ajouté qu'il s'agit de "capacités qui renforcent la mobilité des Ukrainiens au moment où ils se tournent vers un terrain très difficile, notamment dans le sud de l'Ukraine".

Elle a souligné que les forces ukrainiennes étaient parvenues ces dernières semaines à stopper l'avancée des forces russes dans le sud et l'est du pays, citant notamment leur utilisation des missiles américains Himars.

"Vous pouvez constater un manque total de progrès des Russes sur le champ de bataille", a-t-elle déclaré. "L'impression générale est que les Russes sont beaucoup plus vulnérables qu'ils ne le pensaient".

La haute responsable du Pentagone a reconnu que la contre-offensive ukrainienne n'avait pour le moment pas permis de reprendre du territoire, mais elle a assuré que les dégâts infligés récemment aux dépôts de munitions russes affaiblissaient la position de Moscou à plus long terme.

"Nous n'avons pas constaté de reprise de territoire" par les forces ukrainiennes, a-t-elle reconnu. "Mais nous constatons un affaiblissement net des positions russes à plusieurs endroits".

"Il ne faut pas penser simplement en termes de centimètres de territoire" reconquis ou pas, a-t-elle dit. Mais plutôt se demander "quelles capacités sont dégradées, quelles positions sont détruites et où les Himars ont été exceptionnellement efficaces".

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