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"Je ramène tout le monde": Elie Semoun covoiture et passe au vert pour le tournage du nouveau Ducobu

Pour lutter contre le réchauffement climatique, toutes les entreprises devront avoir diminué de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. C’est plus facile dans certains secteurs que dans d’autres. L’industrie cinématographique, par exemple, est très énergivore. En France, elle représente environ 1% des émissions nationales. Le secteur se mobilise pour réduire son impact. Chez nous également, certaines productions essayent de faire des efforts.

Branle-bas de combat au parc de la Dodaine à Nivelles. C’est ici qu’Elie Semoun réalise son prochain film. Son titre : Ducobu passe au vert. 

J’arrange le covoiturage

Amandine Frisque s’assure que l’âme écolo du film est respectée durant le tournage. Une mission qui demande de la créativité, en pleine nature. "Il y a quatre poubelles de tri, y compris le compost. Et il y a un contenant pour mettre les gobelets sales, comme ça ils repartent à la table régie pour être lavés", décrit-elle.

Sur un tournage, ce qui émet le plus de gaz à effet de serre ce sont les transports. Pour réduire cette pollution, les techniciens sont invités à co-voiturer ou à prendre les transports en commun. Même les stars du film participent. 

"J’arrange le covoiturage parce que comme je suis au même hôtel que les comédiens, je peux les ramener, je ramène tout le monde", explique Elie Semoun avant de plaisanter: "Et ce matin, j’ai volé des pains au chocolat à l’hôtel pour en ramener à la régie. Vous voulez tout savoir ? Par contre, je ne sais pas si c’était de la cuisine locale".

Autour du plateau, aujourd’hui, 80 techniciens qu’il faut nourrir et abreuver. Ici les bouteilles d’eau en plastiques et les snacks suremballés sont remplacés par des fontaines d’eau et des en-cas fourni par une coopérative bio et locale. 

Diminuer ces émissions débute dès l’écriture du scénario

"Cela fait beaucoup moins de déchets et ce n’est pas forcément plus cher parce qu’il y a une bonne gestion qui est faite. Justement, nos déchets sont dominés par cinq par semaine, par rapport à un tournage normal. C’est tout bénéfice pour le tournage écolo", souligne Amandine Frisque.

Le cinéma, c’est faire rêver son public. Simuler une journée ensoleillée alors qu’il commence à pleuvoir. En France, un tournage émet en moyenne 750 tonnes de CO2, l’équivalent de 750 aller-retour Bruxelles-New York en avion. Diminuer ces émissions débute bien avant le tournage, dès l’écriture du scénario. 

"Si à un moment, on se rend compte qu’il y a un hélico avec un jet privé, on peut en parler en disant : est-ce que c’est vraiment nécessaire que cette personne-là vienne en hélico ? Est-ce qu’on ne peut pas le faire venir autrement, d’une manière plus douce ?", pointe-t-elle.

On n’est pas là pour embêter les gens

D’autant que désormais, les investisseurs s’en mêlent. Benjamin Vanhagendoren travaille pour Wallimage. Le fond économique wallon de l'audiovisuel paie en partie le salaire d’Amandine. Il octroie également un bonus aux films exemplaires. "On n’est pas là pour embêter les gens, on est là pour les aider, les accompagner dans cette démarché. Mon travail aujourd’hui, c’est de venir voir sur le plateau que ça fonctionne et d’identifier les failles", précise-t-il.

En France, certains vont plus loin pour pousser le cinéma à devenir plus vert. Jean-Baptiste Foucart, éco-référent explique : "Ecoprod en France exige d’ores et déjà que les productions fassent le bilan carbone de leurs productions, avant le film et après le tournage. Et dès 2024, les subventions seront allouées en fonction de ce bilan carbone".

Une démarche qui est en réflexion chez nous. D’ici quelques mois, Wallimage devrait proposer aux professionnels du cinéma un outil gratuit pour calculer leur empreinte carbone.
 

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