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Nos déchets organiques, une fois récoltés, sont transformés en... électricité: voici comment cela se passe

Depuis le 1er janvier 2024, le tri des déchets organiques est obligatoire en Wallonie. Les communes doivent organiser la collecte et la gestion des déchets biodégradables. Il faut dire que ces détritus ne sont pas comme les autres : ils peuvent devenir une importante source d’énergie, mais aussi être utilisés comme fertilisant. Que deviennent nos déchets organiques une fois qu’ils sont récoltés ?

En route pour une tournée en compagnie de Lambert et Carlos. Ce matin, ils collectent les déchets des habitants de Grâce Hollogne. Ils ont deux containers : un pour les déchets ménagers classiques et un pour les déchets organiques. "C'est bien séparé, c'est bien trié", nous montre Carlos.

Le tri des déchets organiques est une réalité ici depuis plusieurs années. Pour Myriam, habitante du quartier, séparer ses restes alimentaires de ses autres déchets, c’est devenu une évidence : "Parce que ça me paraît indispensable. On a les possibilités, on a le matériel, donc, je pense que je le fais par respect, déjà, et par ordre sanitaire", justifie-t-elle. C'est un geste écologique et économique aussi.

Ici, les habitants paient leur taxe déchet en partie en fonction du poids de ce qu’ils évacuent. Chaque kilo de déchets dans le container tout-venant coûte 9 centimes, alors que ce sont 8 centimes pour les déchets organiques. Une différence apparemment minime qui en fin d’année peut peser sur la facture : chaque Wallon produit en moyenne 520 kilos de déchets en tout genre chaque année. "Une journée comme aujourd'hui, on va avoir une histoire de treize ou quatorze tonnes dans les bras", indique Lambert.

C'est la raison pour laquelle on a construit cette usine de biométhanisation

Une fois collectés, les déchets organiques sont acheminés dans cette usine de biométhanisation. Ils sont d’abord triés pour éliminer les intrus, comme les sacs plastiques, cannettes métalliques et autres erreurs de tri. "Ces déchets sont des intrus par rapport à l'organique. Donc ces déchets sont incinérés.", explique Jean Jacques De Paoli, porte-parole d'Intradel. "C'est la raison pour laquelle on a construit cette usine de biométhanisation, ici à 150-200 mètres du Velia, qui est notre incinérateur de déchets, qui produit de l'électricité", continue-t-il.

On fait maigrir cette poubelle de déchets ménagers de 30 %

Réduire la quantité de déchets incinérés, c’est une façon de lutter contre le changement climatique. En 2022, les 370.000 tonnes de déchets brûlés ici ont émis près de 570.000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

"Le décès organique quand il était dans la poubelle de déchets ménagers résiduels, c'est-à-dire dans le tout-venant, représentait plus ou moins 30 % de la poubelle de déchets ménagers résiduels. Ce qui veut dire qu'à partir du moment où on trie l'organisme correctement, on fait maigrir cette poubelle de déchets ménagers de 30 %, ce qui est important", détaille Jean Jacques De Paoli.

Une source d'énergie

Les déchets organiques traités dans cette usine deviennent une ressource. Après un passage dans les digesteurs, une sorte d’estomac géant, ils produisent 20 millions de kilowatt/heure de gaz naturel qui est réinjecté sur le réseau. Une partie de ce gaz permet de faire tourner une turbine qui produit de l’électricité, de quoi alimenter 22.000 ordinateurs chaque année.

C'est finalement cette matière qui va constituer l'amendement agricole

Ici, rien ne se perd : au bout de 21 jours, les déchets ressortent sous forme de digestat. Il s'agit d'un compost très puissant qui est ensuite séché. "Une fois qu'il est séché. C'est beaucoup plus léger et c'est finalement cette matière qui va constituer l'amendement agricole, c'est-à-dire le compost à destination des agriculteurs de la région", nous montre Jean Jacques De Paoli.

Les déchets organiques gérés ici permettent de fertiliser 600 hectares de terres agricoles. Nos anciens aliments retournent à la terre pour à nouveau nous fournir de la nourriture.

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Commentaires

5 commentaires

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  • Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme . Comment pouvez vous dégager 500000 T à partir de 300T ?

    pierre thiry
     Répondre
  • ben non, on est taxé, on paye des taxes et eux font du fric sur notre compte, pourquoi aussi toujours montrer liège, bxl et non TIBI Charleroi car des monsieurs poubelles m'ont affirmé qu'en fait nos sacs verts étaient mélangés aux blancs une fois la broyeuse activée et que ce n'était qu'une façon de nous faire payer en plus un autre sacs

  • donc " on " va nous acheter nos poubelles alors !!

    abdoule carolo
     Répondre
  • allons nous être taxés comme fournisseur d'énergie ??

    abdoule carolo
     Répondre
  • Est ce un succès ces sacs oranges car personne n'en parle . Une fois collecté que se passe t il de A a Z . Aucun dérapage sur le ligne , tentons de convaincre les paresseux encore nombreux .

    Philibert Bernard
     Répondre